« Je veux juste avoir mon bac » : à Paris, la rentrée cauchemardesque d’une lycéenne devenue sans-abri
Mise à la porte par son logeur fin août, l’adolescente d’origine tunisienne, scolarisée au lycée Bergson (XIXe), vit sans hébergement pérenne depuis la rentrée. Pour l’aider, professeurs et parents d’élèves ont lancé une pétition et alerté la mairie d’arrondissement, mais les services d’urgence restent saturés.

Morgane (le prénom a été changé) vient d’avoir 18 ans. Passionnée d’informatique, elle aime les maths, l’anglais, et se verrait bien travailler dans le design créatif après ses études. Lorsqu’elle a débarqué à Paris en 2022 depuis la Tunisie, elle n’était pas francophone. Ce qui ne l’a pas empêché de valider son bac de français en juillet dernier au lycée Bergson (XIXe).
Pourtant, sur le visage de cette élève « exemplaire » selon ses professeurs, on lit surtout de l’épuisement et beaucoup d’angoisse. « Je n’ai pas vraiment pu faire ma rentrée », se désole l’adolescente. Depuis trois semaines, Morgane cherche un toit. Elle a passé les derniers jours à enchaîner les rendez-vous, et a dormi où elle a pu : chez des camarades de classe ou des parents d’élèves mis au courant de sa situation. « Je me sens inquiète et dégoûtée, je me réveille souvent la nuit à cause du stress », confie Morgane.