Soumission chimique : comme lors des viols de Mazan, il droguait sa femme pour l’agresser sexuellement

Publié le , mis à jour

l'essentiel Un Tarnais est jugé par la cour d’appel de Toulouse, mercredi 18 septembre 2024, pour des faits qui rappellent l’affaire des viols de Mazan. Le prévenu administrait des somnifères à sa femme pour abuser d’elle.

Nouvelle affaire de "soumission chimique". Un contremaître de 46 ans est rejugé à Toulouse, ce mercredi, pour avoir agressé sexuellement son épouse, après l’avoir droguée préalablement à Lagrave (Tarn) entre 2019 et 2022. Un huis clos sordide qui rappelle l’affaire des viols de Mazan, procès dans lequel Dominique Pélicot est accusé d’avoir drogué son épouse aux anxiolytiques pour la violer et la faire violer par des inconnus.

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L’épouse dépose plainte après la découverte des caméras espions

En mars 2023, Noémie (1) est sous le choc. Elle porte plainte à la gendarmerie de Gaillac, affirmant avoir découvert des caméras cachées qui filment son intimité dans son domicile. Une vingtaine de vidéos sur lesquelles elle apparaît nue, notamment à la salle de bains, sont extraites des appareils.

Elle comprend aussi que son mari se procure sur Internet de puissants somnifères depuis 2019, au point d’être devenu un "client privilégié" d’une pharmacie en ligne. Au cours d’une discussion, ce dernier avouera à sa femme lui avoir administré les petites pilules, à son insu, en les mélangeant au plat de tomates lors d’un repas de famille. Puis, l’avoir "touchée".

Il reconnaît les faits

Devant les enquêteurs, ce père de deux enfants reconnaît les faits : "Je lui ai fait tout ce qu’elle dit", lâchera-t-il lors d’une audition. Il expliquera aussi l’avoir droguée pour ne plus subir de violences conjugales, "c’était un peu une vengeance", déclarant aussi avoir profité de l’inconscience de son épouse "pour la caresser sur les fesses, les seins et le sexe". Il reconnaissait avoir tenté de la pénétrer et être passé à l’acte à trois reprises entre 2017 et 2022. Les analyses capillaires, réalisées dans le cadre de l’enquête, vont déceler des traces de somnifères compatibles avec des prises de Zolpidem entre octobre 2021 et décembre 2022.

Déjà condamné pour agression sexuelle

Ludovic S. a déjà été condamné en 2023 pour agression sexuelle, après s’être introduit chez une prostituée, avoir abusé d’elle, avant de lui proposer 300 euros. Lors de l’audience de l’affaire de Lagrave, dont la première instance s’est tenue à huis clos à Albi, le prévenu a été condamné à 4 ans de prison et 3 ans de suivi sociojudiciaire, pour agression sexuelle avec administration d’une substance à la victime et atteinte à l’intimité par enregistrement d’images.

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Une peine contre laquelle son avocate, Me Nelly Magendie a interjeté appel. Contactée, elle tempère : "Ce dossier n’a rien de commun avec l’affaire de Mazan, car mon client était un homme battu. Il exprime ses regrets pour les dommages psychologiques causés, mais explique avoir utilisé ce stratagème pour obtenir l’affection qui lui manquait. Nous sommes convaincus que la cour saura faire la distinction." L’audience en appel est prévue mercredi 18 septembre à Toulouse.

(1) Le prénom de la victime a été modifié.
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