Dominique Pelicot "ne se dérobe pas", souligne son avocate
Dominique Pelicot "ne se dérobe pas" devant les faits "monstrueux" qui lui sont reprochés, a souligné son avocate Béatrice Zavarro à l'issue de la matinée d'audience mardi.
"Il ne se dérobe pas, il explique, il justifie, il est coopératif. Il aurait pu se retrancher derrière son droit au silence, malgré sa présence physique, ce n'est pas ce qu'il fait", a-t-elle plaidé.
De retour après près d'une semaine d'absence pour raison de santé, Dominique Pelicot s'exprimait pour la première fois devant la cour criminelle de Vaucluse sur le fond depuis l'ouverture de ce procès emblématique des violences sexuelles et de la soumission chimique à Avignon le 2 septembre.
Il a notamment détaillé son enfance "difficile" et deux événements traumatiques qu'il dit avoir subis pendant sa jeunesse, dont un viol par un infirmier à l'âge de neuf ans.
Mais pour Me Zavarro, ces évènements ne lui servent pas à excuser la décennie de viols qu'il a fait subir à celle qui était encore à l'époque sa femme: "Il constate plusieurs traumas de l'enfance, et il peut supposer que ces traumas de l'enfance ont conduit à cette personnalité là. Mais en aucun cas il vient dire 'Plaignez-moi, j'ai subi ça, donc fatalement il faut me pardonner de ce que j'ai fait à mon épouse'."
"Quel que soit le comportement que Dominique Pelicot puisse adopter à la barre, il sera toujours critiqué. Je crois que cet homme-là n'a pas vocation à être cru", a-t-elle ajouté, tout en reconnaissant avoir affaire à "des faits affreux, immondes, monstrueux". "Cela, nous le savons tous et nous ne le contestons pas", a souligné l'avocate.
Quant à la phrase "Je suis un violeur, comme ceux qui sont dans cette salle", que Dominique Pelicot a lancé à l'attention des 50 co-accusés de ce procès, Me Zavarro tempère: "C'étaient ses termes, encore une fois ce ne sont pas les miens. Je suis avocate, nous avons avec la cour respecté un principe très clair de parler de scènes de sexe et non de scènes de viol."
Certains des co-accusés nient les accusations de viols et affirment avoir pensé participer à un jeu sexuel d'un couple libertin, se disant "trompés" voire "manipulés" par Dominique Pelicot.
commentaires