Procès des viols de Gisèle Pelicot: la victime applaudie lors de la suspension d'audience, plusieurs accusés hués

"Gisèle, Gisèle!", "bravo madame" ou encore "Pour que la honte change de camp!", ont scandé plusieurs des spectateurs à la pause après avoir suivi les débats.

La rédaction (avec AFP) Publié le 17/09/2024 à 14:39, mis à jour le 17/09/2024 à 15:11

Gisèle Pelicot, la victime principale du procès des viols de Mazan, a été chaleureusement applaudie et félicitée à sa sortie de la salle d'audience, à la pause de la mi-journée ce mardi 17 septembre, par plusieurs spectateurs dans le hall du tribunal judiciaire d'Avignon.

"Gisèle, Gisèle!", "bravo madame" ou encore "Pour que la honte change de camp!", ont scandé plusieurs des spectateurs à la pause après avoir suivi les débats depuis une salle de retransmission annexe du tribunal où se déroule ce procès emblématique des violences sexuelles et de la soumission chimique depuis le 2 septembre.

Madame Pelicot, lunettes rondes sur le nez, a souri et les a remerciés mais n'a pas souhaité faire de déclarations à la presse, nombreuse. 

Auparavant, elle avait pendant près de quatre heures écouté son ex-mari, Dominique Pelicot, s'exprimer pour la première fois depuis son box des accusés sur le fond de l'affaire sans jamais réagir ou laisser transparaître une émotion ou une animosité quelconque.

Avant la reprise de l'audience à 14h15, des spectateurs ont également hué plusieurs accusés qui retournaient dans la salle d'audience, tous dissimulant leur visage derrière un masque anti-Covid ou des capuches de pull et en baissant la tête, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Dominique Pelicot et 50 hommes de 26 à 74 ans comparaissent dans ce procès fleuve pour répondre d'accusations de viols.

En acceptant que le procès de son ex-mari et des hommes qu'il avait recrutés sur Internet soit public, Gisèle Pelicot, 71 ans a soulevé une puissante vague de soutien aux victimes de viols et agressions sexuelles. Le week-end dernier, 10.000 personnes sont descendues dans les rues de France pour lui exprimer son soutien et dénoncer "la culture du viol".

L'appel à se rassembler pour les victimes de violences sexuelles avait été lancé avec une affiche montrant le visage de Gisèle Pelicot, coupe au carré et lunettes rondes, dessiné par la graphiste belge "Aline Dessine" aux 2,5 millions d'abonnés sur Tik Tok.

Dominique Pelicot "ne se dérobe pas", souligne son avocate

Dominique Pelicot "ne se dérobe pas" devant les faits "monstrueux" qui lui sont reprochés, a souligné son avocate Béatrice Zavarro à l'issue de la matinée d'audience mardi.

"Il ne se dérobe pas, il explique, il justifie, il est coopératif. Il aurait pu se retrancher derrière son droit au silence, malgré sa présence physique, ce n'est pas ce qu'il fait", a-t-elle plaidé. 

De retour après près d'une semaine d'absence pour raison de santé, Dominique Pelicot s'exprimait pour la première fois devant la cour criminelle de Vaucluse sur le fond depuis l'ouverture de ce procès emblématique des violences sexuelles et de la soumission chimique à Avignon le 2 septembre.

Il a notamment détaillé son enfance "difficile" et deux événements traumatiques qu'il dit avoir subis pendant sa jeunesse, dont un viol par un infirmier à l'âge de neuf ans.

Mais pour Me Zavarro, ces évènements ne lui servent pas à excuser la décennie de viols qu'il a fait subir à celle qui était encore à l'époque sa femme: "Il constate plusieurs traumas de l'enfance, et il peut supposer que ces traumas de l'enfance ont conduit à cette personnalité là. Mais en aucun cas il vient dire 'Plaignez-moi, j'ai subi ça, donc fatalement il faut me pardonner de ce que j'ai fait à mon épouse'."

"Quel que soit le comportement que Dominique Pelicot puisse adopter à la barre, il sera toujours critiqué. Je crois que cet homme-là n'a pas vocation à être cru", a-t-elle ajouté, tout en reconnaissant avoir affaire à "des faits affreux, immondes, monstrueux". "Cela, nous le savons tous et nous ne le contestons pas", a souligné l'avocate.

Quant à la phrase "Je suis un violeur, comme ceux qui sont dans cette salle", que Dominique Pelicot a lancé à l'attention des 50 co-accusés de ce procès, Me Zavarro tempère: "C'étaient ses termes, encore une fois ce ne sont pas les miens. Je suis avocate, nous avons avec la cour respecté un principe très clair de parler de scènes de sexe et non de scènes de viol."

Certains des co-accusés nient les accusations de viols et affirment avoir pensé participer à un jeu sexuel d'un couple libertin, se disant "trompés" voire "manipulés" par Dominique Pelicot.

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