Embrasement au Proche-Orient : près de 500 morts après les frappes israéliennes au Liban, la France demande une réunion en urgence
Alors que les frappes israéliennes sur le Liban ont fait près de 500 morts, la France a demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a annoncé lundi avoir demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies, alors que des frappes israéliennes ont fait des centaines de morts au Liban.
"La France appelle une nouvelle fois les parties et ceux qui les soutiennent à la désescalade et à éviter un embrasement régional qui serait dévastateur pour tous, à commencer par les populations civiles", a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un sommet aux Nations Unies.
"C'est pourquoi j'ai demandé que se tienne une réunion d'urgence du Conseil de sécurité sur le Liban cette semaine."
Bilan le plus meurtrier depuis la fin de la guerre civile
L'armée israélienne a lancé lundi une campagne de bombardements massifs contre le Hezbollah au Liban, faisant au moins 492 morts, dont 35 enfants et 58 femmes, et 1 645 blessés en dépit des ordres d'évacuation de la population civile, a annoncé le ministre libanais de la Santé.
Il s'agit du bilan le plus meurtrier enregistré au Liban depuis la fin de la guerre civile de 1975-1990, d'après un responsable libanais s'exprimant sous le sceau de l'anonymat. Selon Nasser Yassine, ministre libanais chargé de coordonner la gestion de crise, "des dizaines de milliers de personnes" fuient le Sud-Liban "en raison des atrocités israéliennes".
S'adressant aux Libanais dans un court enregistrement vidéo, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a assuré que son pays n'était "pas en guerre avec vous, mais avec le Hezbollah". "Le Hezbollah vous utilise depuis trop longtemps comme boucliers humains", a-t-il ajouté. Les frappes simultanées se sont concentrées sur le sud du Liban, fief du Hezbollah, la plaine de la Bekaa dans l'Est, et le nord du Liban près de la Syrie. L'armée israélienne a ensuite annoncé "une frappe ciblée" sur la banlieue Sud de Beyrouth.
Plus de 1 000 cibles bombardées
Selon une source sécuritaire au Liban, un haut gradé du Hezbollah, Ali Karaki, était visé. Le Hezbollah a assuré dans la soirée que son chef du Commandement du Sud avait réchappé à l'attaque et qu'il avait été conduit en lieu sûr. L'armée israélienne a dit sur X avoir mené 650 sorties aériennes au cours des dernières 24 heures et avoir bombardé 1 100 cibles liées au Hezbollah, dont des véhicules et des caches d'armes. En représailles, le mouvement chiite a déclaré avoir tiré des roquettes sur des positions militaires israéliennes. "Nous intensifions nos attaques au Liban, les actions se poursuivront jusqu'à ce que nous atteignions notre objectif de ramener les habitants du Nord en toute sécurité dans leurs maisons", a déclaré lundi le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, dans une vidéo.
"Ce sont des jours où l'opinion publique israélienne devra faire preuve de sang-froid", a-t-il ajouté. Des "jours compliqués" attendent Israël pour changer l'équilibre sécuritaire dans le Nord, a déclaré par la suite le Benjamin Netanyahu dans un message diffusé par ses services.
Crainte d'une véritable guerre
Dans le quartier de Sassine, à l'est de Beyrouth, Joseph Ghafary, un fonctionnaire, a dit redouter que le Hezbollah ne réagisse démesurément à l'intensification des frappes israéliennes et qu'une véritable guerre n'éclate.
"Si le Hezbollah mène une opération d'envergure, Israël réagira et détruira davantage. Nous ne pouvons pas le supporter", a-t-il déclaré. "Israël veut frapper, il veut continuer, ce qui signifie qu'il pousse Hassan Nasrallah (le chef du Hezbollah-ndlr) à déclencher une guerre. C'est vraiment dangereux", a-t-il ajouté. Mohammed Sibai, un commerçant du quartier de Hamra à Beyrouth, a déclaré à Reuters qu'il considérait l'intensification des frappes comme "le début de la guerre" "S'ils veulent la guerre, que pouvons-nous faire ? Elle nous a été imposée. Nous ne pouvons rien faire", a-t-il déploré.





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