« C’était beau, tout un symbole » : les anneaux olympiques retirés de la tour Eiffel

Après 110 jours suspendus à la tour Eiffel, les anneaux olympiques, véritable image des Jeux, ont quitté la Dame de fer. Une opération de haute volée que Le Parisien a suivie toute la nuit. Au pied, certains sont déçus, d’autres nostalgiques.

    Après la vasque, au tour des anneaux olympiques de disparaître. Dans la nuit de jeudi à vendredi, les anneaux qui avaient rejoint la tour Eiffel le 7 juin, ont été retirés du célèbre monument. Malgré des rafales de vent d’ouest, l’opération de dépose de la structure de 29 m de long et 15 m de haut, apposée entre le premier et deuxième étage, s’est parfaitement passée.

    Il est 2h50 ce vendredi matin quand le son des deux immenses grues se fait entendre. Après de longues minutes de préparation, les anneaux, pas adaptés aux conditions hivernales, commencent à bouger. Au fur et à mesure de la descente qui va durer 20 minutes, des sons sourds de ferraille se font entendre. Rien d’inquiétant pour autant, l’étape du premier étage est passée et la structure de 30 tonnes, fabriquée par Arcelor Mittal, va rejoindre le sol. Elle doit être fondue.

    Suspendus à la tour, les cordistes et leurs frontales qui se sont affairés pendant plus de deux heures peuvent souffler. « Il ne faut pas les retirer, ça ramène les touristes », implore Diaw, un vendeur à la sauvette, avec ses objets lumineux, qui arpente le pont d’Iéna à cette heure avancée de la nuit.

    « Le dernier petit souvenir de cet été »

    Les autres témoins, qui découvrent pour la plupart l’opération d’envergure par hasard, sont aussi étonnés. « Je pensais qu’ils allaient les laisser mais j’ai compris quand j’ai vu du monde s’activer autour de ces deux immenses grues. Les JO sont finis, autant retirer les anneaux, juge Mathis originaire de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), venu en rendez-vous galant avec Banthy. On aurait pu les laisser si on avait terminé premiers au classement des médailles. »

    Nathan, étudiant en commerce de 19 ans, s’est arrêté à vélo, interpellé par tant d’animation. « Ça me paraissait bizarre car je pensais qu’on allait les garder. C’est ce que j’aurais fait moi, jusqu’à 2025 pour finir cette année en gardant une trace des JO. C’est le dernier petit souvenir de cet été qui s’en va », regrette-t-il.

    Après l’achèvement du démontage des sites olympiques en octobre, il ne restera que les pistes cyclables peintes en rose.



    Plus loin, sur le pont d’Iéna désormais piétonnisé, un petit groupe d’amis venus de Lyon (Rhône) improvise une séance photo. « Dommage qu’il y ait les grues, peste Clara. On en a assez des JO. »

    Un avis pas partagé par ses trois compères. « Avec les anneaux, c’était beau, tout un symbole. Les avoir sur la tour, c’était comme se rappeler que c’est fini sans tourner la page », enchaînent-ils. « Mais Paris, ce n’est pas que les Jeux olympiques », termine Karla.

    De nouveaux anneaux installés jusqu’en 2028 ?

    Finalement, c’est Diego, venu du Salvador, qui savoure le plus. Assis sur un bloc en béton, il se considère « chanceux » d’assister à cette opération. Et tant pis si sa nuit avant de décoller pour Los Angeles (la prochaine ville qui accueillera les JO en 2028) est courte.

    « Avec ces anneaux, on a envie de se rappeler l’événement qu’ont été les Jeux olympiques. Je ne pensais pas qu’ils les retireraient aussi tôt. Mais au moins, je vais avoir deux photos différentes de la tour Eiffel en seulement 12 heures », s’amuse cet architecte, qui s’est arrêté, intrigué par l’éclairage inattendu de la dame de fer.

    Pour se consoler, les touristes qui découvriront la disparition des anneaux ce vendredi pourront toujours se photographier sur ou autour de la petite réplique qui a été installée samedi sur le pont d’Iéna. En quelques jours, ils sont devenus une véritable attraction sur le pont désormais piétonnisé.

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    En attendant le retour de nouveaux anneaux, plus légers, sur le monument le plus célèbre de France ? « L’idée, c’est un peu de faire de patienter les gens, en continuant à faire vivre les Jeux, en attendant de savoir ce que deviendront les grands anneaux, fait-on savoir dans l’entourage de la maire de Paris. Mais aujourd’hui, les choses sont clairement bien engagées dans ce sens. Même le président de la République est d’accord avec nous… » La Ville pourrait, malgré l’opposition de certains, faire installer une autre structure sur la dame de fer « jusqu’en 2028 ».