Des confiseries, des céréales, des sodas bourrés d’additifs dangereux pour la santé, dont les enfants et ados sont particulièrement friands… Ces produits sont interdits en France et dans l'Union européenne, et pourtant bel et bien vendus dans des épiceries, grandes surfaces ou en ligne.
- Victor Dhollande, journaliste
Il s’agit de M&M’s au beurre de cacahuète, de sauces tomates Heinz au cornichon, de sodas Fanta au goût fraise... Des produits vendus à la caisse des grandes surfaces américaines. En France, les consommateurs les ont repérés par l’intermédiaire des réseaux sociaux et des séries télévisés. Mais, selon notre enquête réalisée en partenariat avec Marianne, ces produits sont pourtant interdits chez nous, car bourrés d’additifs alimentaires extrêmement nocifs, comme le dioxyde de titane (E171) ou le sulfate d’aluminium (E520).
Hervé est gérant d’une boutique du centre de Paris spécialisée dans les produits américains : il vend notamment des M&M’s au beurre de cacahuète. "Quand on arrive à en trouver chez un de nos importateurs, on tape dedans : quelques cartons, pour faire plaisir à notre clientèle. Ils ne peuvent les trouver que sur place : on se cache du net et des réseaux, parce qu'on sait que c'est interdit."
Pour tenter de limiter ces importations illégales en France, les douanes ont multiplié les contrôles ces trois dernières années. Plus de 72 tonnes de marchandises ont déjà été saisies : une goutte d’eau. D'après nos informations, une soixantaine de références seraient aujourd'hui en vente en France.
Des produits contenant des substances probablement cancérigènes
Eric Houdeau, chercheur à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, a étudié le dioxyde de titane. Il nous explique sa dangerosité : "Ce qui a été découvert, c'est qu'il avait la faculté de provoquer chez l'animal l'apparition de lésions précancéreuses au niveau du colon, après 100 jours d'exposition."
C’est grâce à ses recherches sur les animaux que le dioxyde de titane a été interdit en France en 2020 et en Europe en 2022. Sauf que les commerçants ont déjà trouvé la parade. Comme ils savent que les douanes multiplient les contrôles dans les ports du Havre et de Marseille, ils font désormais entrer leurs marchandises par le port de Rotterdam.