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Aides à la presse : qui touche le plus ?

Pour la deuxième année consécutive, l'Etat a rendu publique la répartition des 400 millions d'euros d'aides versés à la presse écrite.

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Publié le 06 mai 2014 à 11h29, modifié le 20 septembre 2021 à 18h17

Temps de Lecture 5 min.

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Cet article a été écrit en 2014, à partir de données de 2012 et 2013.
Les chiffres et les situations présentées ont beaucoup évolué depuis, comme le montrent les dernières données du ministère de la culture sur les aides à la presse. Le Monde n'occupait en 2019 que la quatrième place des titres de presse, avec 5,2 millions d'aides dont 600 000 euros d'aides directes.

Pour la deuxième année consécutive, l’Etat a rendu public le 29 avril le montant des aides directes accordées la presse pour l’année 2013. Avant un décret d'avril 2012, il était impossible pour le public de connaître la répartition de l’enveloppe de quelque 400 millions d’euros versée chaque année aux titres de presse.

Le fichier fourni par le ministère de la culture et de la communication, qui porte uniquement sur les 200 titres de presse les plus aidés en 2013, permet pour la première fois d'analyser les évolutions d'une année sur l'autre de cette enveloppe. Il fait apparaître quelques évolutions par rapport aux chiffres de 2012.

  • Les 20 titres les plus aidés
  • Les titres les plus aidés par exemplaire
  • Les entrées et les sorties
  • Peu de subventions pour les pure players du web
  • La presse locale en tête
  • Comment les aides sont-elles calculées ?
  • Comment ont-elles évolué ?
  • Parcourez les aides versées, titre par titre

Entre 2012 et 2013, la liste des titres les plus aidés n'évolue guère. Seule rentre dans le classement Les Echos en 19e position, à la place du Progrès (21e). En tête des médias de presse écrite et numérique les plus aidés, Le Figaro passe légèrement devant Le Monde, les deux titres recevant chacun environ 16 millions d'euros d'aides directes.

Autre indicateur scruté de près par les observateurs : l'aide rapportée au nombre de lecteurs. Souvent critiqué, notamment parce qu'il ne prend pas en compte les lecteurs sur les supports numériques, il bouscule fortement le classement. L'Humanité, avec une diffusion annuelle de 10 935 080 exemplaires, est sur ce critère le titre le plus aidé, à 63 centimes par exemplaire. En queue de classement, on retrouve les magazines Ici Paris (1,4 centime par exemplaire), Télé Magazine (1,7 centime) et Maxi (1,8 centime).

Les entrées et les sorties

20minutes.fr et Metronews, les deux quotidiens gratuits, étaient respectivement les 109e et 132e titres les mieux dotés en 2012. Ils disparaissent du classement en 2013, de même que France-Guyane, Le Monde diplomatique, Corse-Matin ou encore L'Ordinateur individuel-SVM. On constate en revanche l'apparition en 2013 de L'Opinion (en 195e position), d'Acteurs publics (192e), de Jeune Afrique (183e) ou de Premiere (184e).

Peu de subventions pour les pure players du web

Si plusieurs fonds d'aide à la presse en ligne ont vu le jour au cours des dernières années, les aides directes font toujours la part belle à la presse. Seul véritable « pure-player » (média né sur Internet) en 2012 , Slate.fr disparaît des 200 titres les plus subventionnés en 2013. La seule aide « pur web » revient à Europe1.fr, doté de 502 000 euros. 20minutes.fr, subventionné à hauteur de 436 000 euros en 2012, disparaît également du classement en 2013.

Il ne faut pourtant pas s’y méprendre : les aides à la presse écrite sont regroupées avec celles des sites de presse pour la plupart des titres présents sur les deux médias, comme Le Monde, Le Figaro ou La Provence, par exemple.

3C'est le nombre de titres étrangers qui bénéficient des aides directes à la presse. The EconomistTime International et The International New York Times perçoivent entre 200 000 et 450 000 euros, comme en 2012. Si les deux premiers ne touchent que des aides au transport postal, la version internationale du New York Times touche également le reste des aides.

La presse locale en tête

En regroupant les titres de presse par famille, on constate que la presse locale (régionale et départementale) est la catégorie la plus aidée par l'Etat, avec 65 titres subventionnés à hauteur de 96 millions d'euros. Un montant qui correspond peu ou prou à la somme de la presse nationale généraliste et des magazines d’information nationaux, respectivement deuxième et troisième du classement.

Les programmes télé arrivent en quatrième position, avec cinq titres (Télé 7 jours, Tele Star, Télé Loisirs, Télé Z et Telecable Satellite Hebdo) parmi les 30 titres les plus aidés.

Autres acteurs aidés, les syndicats et les groupements professionnels (mutuelles ou banques, par exemple), dont certains journaux à destination de leurs adhérents ou clients touchent des aides à la presse. Seize titres de presse « professionnelle » se partagent ainsi 5,9 millions d'euros.

Comment les aides sont-elles calculées ?

Les aides à la presse se subdivisent en une dizaine de programmes distincts, accordées aux titres et agences de presse en fonction de divers critères : contribution aux développements numériques, aide au pluralisme, aide à la presse régionale, aide aux quotidiens nationaux à faibles ressources publicitaires… Une multitude de règles et d’exceptions président au calcul final des subventions, elles-mêmes réparties en trois catégories :

  • Les aides directes (les sommes effectivement versées)
  • Les aides indirectes (réductions fiscales et sociales, tarifs préférentiels avec La Poste, niche fiscale des journalistes, etc.)
  • Les aides aux tiers (kiosquiers, SNCF, etc.)

Comment ont-elles évolué ?

Entre 2008 et 2013, les aides directes à la presse avaient été multipliées par deux, suscitant de vives critiques de la Cour des comptes l’an dernier. Cette hausse faisait suite à un plan d’aide massif mis en place sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, déployé entre 2009 et 2011.

L’an dernier, la ministre de la culture et de la communication, Aurélie Filippetti, avait annoncé une réforme afin de rendre ces aides « plus intelligentes ».

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Celle-ci a pris la forme d’une réduction d’un quart des aides dans le budget 2014, de 515 à 408 millions d’euros. Ont notamment été coupées les aides au transport postal (- 50 millions), l’aide à la SNCF et au départ des personnels de fabrication de la presse quotidienne (- 4,5 millions) et le soutien au portage (-1,6 million).

La réforme n’a toutefois pas touché les aides indirectes, pour lesquelles les estimations réalisées en 2013 par la Cour des comptes restent donc globalement valables :

  • le taux « super réduit » de TVA à 2,1 % (environ 270 millions)
  • la niche fiscale des journalistes (environ 60 millions d’euros)
  • le plan IMPRIME en faveur de la modernisation sociale du secteur de la presse (19,6 millions)
  • les exonérations sociales et fiscales (montant non-évalué).

Le montant total des aides à la presse avoisine donc en 2014 les 700 millions d’euros.

Parcourez les aides versées, titre par titre

Pour accéder aux données sur lesquelles nous avons travaillé, cliquez ici

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