Guerre en Ukraine : en quoi consistent ces "safaris humains", dans lesquels les Russes traquent et exécutent les civils ?
A l’approche des trois ans de guerre entre l’Ukraine et la Russie, l’intensité des combats ne faiblit pas et la barbarie perpétrée par l’armée de Vladimir Poutine perdure.
Le conflit est marqué par des alliances ces derniers temps et de plusieurs aides (militaires et financières) tant pour Kiev avec des chasseurs français et américains, ou pour Moscou avec des missiles iraniens et des soldats nord-coréens. Mais sur le front, les affrontements sont toujours aussi durs et les crimes de guerre se multiplient.
L’inquiétude des civils
Dans la région de Kherson, les quelques civils ukrainiens encore sur place ou encore les soldats ukrainiens vivent dans l’horreur et la peur d’une exécution russe, jugée "accidentelle" par les hommes de Vladimir Poutine. Ceux-ci se trouvent dans une zone appelée "safaris humains", rapportait le Kyiv Independant au début du mois d’octobre.
Le média ukrainien explique qu’il s’agit d’une véritable traque humaine faite par les drones kamikazes russes dans l’oblast située au sud du pays. "Les drones volent désormais en groupe et attaquent tout ce qui bouge. Notre centre caritatif a dû fermer ses portes car les camions ne peuvent plus livrer l’aide humanitaire. Cela a non seulement coupé les approvisionnements essentiels, mais a également paralysé les entreprises locales qui dépendent des transports. Il est effrayant de penser à ce qui se passera en hiver, lorsque les pénuries de nourriture et de carburant pourraient dégénérer en une crise à grande échelle", s’inquiète un bénévole présent sur les lieux.
Des entraînements russes ?
Un médecin vivant près du Dniepr raconte comment les attaquent se déroulent. "D’abord, on voit un drone de reconnaissance comme un Mavic. On peut à peine l’entendre, il regarde simplement autour de lui et envoie une vidéo au pilote russe de l’autre côté du fleuve. Ensuite, un drone FPV (vue à la première personne) vous lâche une grenade. Ou une canette de Coca-Cola avec des explosifs. Parfois, le drone s’écrase et explose", déplore le professionnel de santé.
Pour autant, les hommes de Vladimir Poutine mettent en garde les civils dans des messages, parfois ironiques, diffusés sur Telegram. "Chers civils. Afin de sauver votre vie et vos biens (voitures, maisons), nous avons besoin d’informations sur la localisation de l’AFU dans la localité d’Antonivka (région de Kherson). Nous vous garantissons l’immunité absolue contre nos drones, nous vous garantissons l’anonymat. Vous pouvez aimer l’Ukraine, nous ne vous l’interdisons pas, mais nous avons besoin de savoir exactement où se trouve l’ennemi. Vous nous aidez, nous ne vous touchons pas accidentellement", pouvait-on lire dans les messages, relayés par le magazine Géo.
Selon les locaux, les manœuvres de l’armée russe seraient une sorte de test. "Il semble que les diplômés des écoles de pilotage de drones russes s’entraînent sur nous, en utilisant n’importe quelle cible mobile pour s’entraîner. Ils tuent et blessent des civils tous les jours", lance Oleksandr, ingénieur et fabricant local de drones au Kyiv Independent.
De tels agissements sont considérés comme des crimes de guerre. Alors que la guerre entre l’Ukraine et la Russie se dirige vers une troisième année de conflit, les prochains mois du conflit ne semblent pas se diriger vers un cessez-le-feu ni un accord de paix.
J'ai déjà un compte
Je me connecteVous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Suivre ce filSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?