"Loi intégrale contre les violences sexistes et sexuelles" : on vous résume ces 139 propositions qui visent à combattre ce fléau
Ce 21 novembre 2024, la "coalition féministe loi intégrale" a révélé ses 139 propositions de lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
Le scandale de l’abbé Pierre, le procès hors-norme des viols de Mazan, le MeToo du cinéma français, des hôpitaux, des universités, des médias… selon la coalition féministe loi intégrale : la France ne sait pas lutter contre les violences sexuelles et sexistes (VSS).
Chiffres à l’appui : 1 452 000 personnes âgées de 18 à 74 ans ont subi des violences sexuelles, physiques ou non physiques, en 2021. Dans 80 % des cas, les victimes étaient des femmes, révélait en 2022 l’enquête du service statistique de la sécurité intérieure.
Approche systémique
La première demande de la coalition est de voter une loi intégrale, qui coordonne l’ensemble des acteurs publics pour aborder le fléau des VSS de manière systémique. Les ministères concernés : Éducation, Santé, Travail, Solidarité, Justice, Égalité, Intérieur… doivent se concerter.
Et tout cela aura un coût : de 12,7 millions d’euros annuels pour la lutte contre les violences sexuelles, l’État devrait passer à 344 millions d’euros selon ces 53 associations féministes. À cela s’ajouteraient 2,6 milliards d’euros pour lutter contre les violences faites aux femmes.
Culture du viol
La notion a rarement autant fait parler d’elle en France que depuis le début du procès Mazan. Les arguments avancés par les 51 accusés ont fait rejaillir certains réflexes de pensée qui favorisent les agressions sexuelles : c’est la culture du viol.
La coalition insiste sur le besoin, dès l’école, de mener des séances d’éducation à la vie affective et sexuelle et à l’égalité homme-femme. Et les enseignants doivent être formés en ce sens.
Dans la même lignée, elle demande à protéger les enfants. D’une part vis-à-vis des contenus pornographiques légaux ou illégaux, et d’autre part dans la lutte contre l’inceste et plus largement les violences sexuelles sur mineurs.
Par ailleurs, la coalition insiste sur un besoin d’éducation globale – même pour les adultes. Et notamment des employeurs pour lutter contre les VSS dans le monde du travail, et la banalisation de certains comportements outrageants.
Angles morts
Trois zones d’ombre demeurent pour la connaissance des violences sexistes et sexuelles. Internet, le milieu médical, régit par le secret, et enfin certains arrangements privés et traditionnels tels que les mutilations féminines et les mariages arrangés.
Afin de les éclaircir, la coalition voudrait renforcer le rôle de la plateforme Pharos, repenser les protocoles de soins et enfin insister sur la prévention des violences.
Prise en charge
Quand il est trop tard et que les violences sont commises, il est nécessaire d’accompagner au mieux les victimes, note la coalition. Du remboursement à 100 % des soins psychologiques et psychiatriques en passant par la création de centres de prise en charge 24/24 ou l’amélioration des dépôts de plainte : la loi intégrale propose de faciliter le parcourt des victimes.
En outre pendant la procédure, l’accent devrait également être mis sur la protection des femmes. Afin d’éviter, comme cela arrive trop souvent, que des personnes ayant porté plainte subissent à nouveau des violences de leurs agresseurs. Ces derniers devraient par ailleurs être mieux suivis, insiste-t-elle.
Justice
Dernier maillon de la chaîne : la justice. Selon la coalition féministe, la France aurait intérêt à spécialiser l’institution, ou partie. Notamment en créant une juridiction dédiée aux violences sexuelles et sexistes.
La mise en place d’un barème pour l’évaluation des indemnisations des victimes profiterait à la prise en charge. Tout comme la réflexion autour des peines et des définitions juridiques.





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