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La France insoumise sous le feu des critiques pour avoir proposé d’abroger le délit d’apologie du terrorisme

La proposition de loi, déposée par le parti de gauche, veut supprimer ce délit créé par une loi de 2014. LFI estime que la loi du 29 juillet 1881, qui traite « des faits relevant des délits d’apologie de crime, d’apologie de crime de guerre, d’apologie de crime contre l’humanité », suffit en la matière.

Le Monde avec AFP

Publié le 23 novembre 2024 à 16h26, modifié le 24 novembre 2024 à 02h26

Temps de Lecture 2 min.

Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan, lors du dernier meeting de la campagne des élections européennes, à Lyon, le 6 juin 2024.

La France insoumise (LFI) a déposé à l’Assemblée nationale une proposition de loi afin d’abroger le délit d’apologie du terrorisme, s’attirant de vives critiques à droite comme dans le camp présidentiel. Le parti de gauche considère que ce délit, créé par une loi de 2014, a accentué « l’instrumentalisation de la lutte antiterroriste » contre « la liberté d’expression ».

Le texte, déposé par le député du Nord, l’« insoumis » Ugo Bernalicis, et ses collègues du groupe LFI, veut supprimer ce délit, estimant qu’en la matière, suffit « la loi du 29 juillet 1881 traitant des faits relevant des délits d’apologie de crime, d’apologie de crime de guerre, d’apologie de crime contre l’humanité ». « Quelle démocratie peut encore conserver son nom, lorsque les méthodes de l’antiterrorisme sont utilisées pour réprimer des militants politiques, des militants associatifs, des journalistes ou encore des syndicalistes », peut-on lire dans l’exposé des motifs.

« Les moyens de la lutte antiterroriste en France ont régulièrement été détournés de leur objet par les gouvernements en place pour réprimer la liberté d’expression », est-il ajouté.

M. Bernalicis cite le cas de Jean-Paul Delescaut, secrétaire général de l’union départementale de la CGT du Nord, condamné à un an de prison avec sursis en première instance – il a interjeté appel – pour « apologie du terrorisme » à la suite de propos tenus dans un tract de soutien aux Palestiniens. « Les horreurs de l’occupation illégale se sont accumulées. Depuis samedi [7 octobre 2023, date de l’attaque du Hamas en Israël], elles reçoivent les réponses qu’elles ont provoquées », pouvait-on lire dans le tract.

Le député LFI mentionne également sa présidente de groupe, Mathilde Panot, et l’eurodéputée « insoumise » Rima Hassan, qui ont été entendues, en avril, par la police judiciaire parisienne dans le cadre d’enquêtes pour « apologie du terrorisme ».

Mme Panot avait été entendue au sujet du communiqué publié par son groupe le 7 octobre 2023, dans lequel l’attaque du Hamas en Israël avait été décrite comme « une offensive armée de forces palestiniennes », dans un « contexte d’intensification de la politique d’occupation israélienne » dans les territoires palestiniens.

Le PS prend ses distances

« C’est difficile de faire plus ignoble », a écrit, sur X, le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, réagissant à cette proposition. « Une proposition de loi de la honte. Une infamie de plus des “insoumis” », a jugé le président du groupe Union des droites pour la République à l’Assemblée, Eric Ciotti.

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Le président du groupe présidentiel, Ensemble pour la République, Gabriel Attal, a envoyé une lettre à ses homologues socialistes, écologistes et communistes leur enjoignant de ne pas soutenir cette initiative. « Saurez-vous vous désolidariser clairement de cette proposition de loi et défendre ainsi nos valeurs, celles de la République ? », questionne-t-il, après avoir fustigé une proposition de loi qui est « une insulte et une tache indélébile sur ceux qui la portent ». « Une limite fondamentale a été franchie : celle du respect que nous devons à toutes les victimes du terrorisme », a ajouté l’ancien premier ministre.

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a critiqué l’initiative de LFI dans un message posté sur X, samedi soir. En réponse à un message de Jean-Luc Mélenchon, le député de Seine-et-Marne pourfend cette proposition de loi « qui abroge purement et simplement le délit d’apologie du terrorisme, dont la définition demande seulement à être précisée pour en éviter les dérives ». « Il est impératif de protéger les libertés publiques, mais aussi de protéger les Français du fanatisme et des appels à la violence et la haine », a-t-il estimé.

En réponse aux critiques, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé « une nouvelle agression contre LFI venue de l’extrême droite et servilement reprise par l’officialité médiatico-politique ». « Plutôt que de se faire des films, lire le texte de la proposition de loi », écrit-il.

Le Monde avec AFP

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