« Elle a utilisé son corps comme symbole de rébellion contre la misogynie du régime » : Ahou Daryaei, l’étudiante iranienne devenue une icône
Par Sara Daniel
Publié le
Une manifestante avec un portrait d’Ahou Daryaei à Paris, le 5 novembre 2024. RAPHAEL KESSLER / HANS LUCAS VIA AFP
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Portrait Devant la mobilisation internationale, la justice iranienne a choisi de faire passer pour folle la courageuse Ahou Daryaei, qui s’était dévêtue devant l’université de Téhéran. Un geste de défi absolu vis-à-vis du régime des mollahs.
C’était le 2 novembre. Ahou Daryaei, 30 ans, une étudiante en français de l’Université Azad de Téhéran, a été prise à partie par les forces de sécurité de la faculté. Selon un professeur de l’institut où elle suit ses études, et que nous avons pu joindre, elle s’était présentée devant l’établissement sans voile. Les vigiles lui interdisent d’entrer. Alors qu’Ahou insiste, un des gardes l’apostrophe en ces termes : « Je ne peux laisser entrer une dépravée de dénudée. » Le ton monte. Ahou réplique : « Dépravé toi-même. Je ne suis pas dénudée mais je n’en peux plus de porter ce fichu sur ma tête. » Le vigile la malmène, l’attaque, finit par déchirer le manteau qui la couvre. Exaspérée, elle retire ses vêtements déchirés, se retrouve en sous-vêtements : une brassière violette et une culotte rayée, qui deviendront la marque iconique de sa révolte.
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Chacun a vu les images de la jeune femme déambulant ainsi sur la place publique, bras croisés, dans un geste de défi absolu vis-à-vis d’une République islamique qui a fait de la soumission du corps de la femme la pierre angulaire de son régime. Et du port du voile obligatoire, l’étendard de sa révolution. Sur la place, tous se sont éloignés d’elle comme d’une pestiférée : les étudiants la regardent en coin ; les miliciens, les bassidji, sont au …
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