«Un islamiste est-il un ennemi de l'intérieur ?» : l'Insoumis Éric Coquerel refuse de répondre pour ne pas stigmatiser les musulmans

Éric Coquerel avait déjà fait parler de lui il y a quelques jours en s’affichant aux côtés d’Elias Imzalène, lors d’une manifestation propalestinienne. Pourtant, l’influenceur est fiché S et il a été requis contre lui huit mois de prison avec sursis et 2 000 euros d'amende pour « provocation à la haine ». Cela n’empêchait pas Éric Coquerel de le qualifier de personne « plus respectable » que Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur. Mais ce 25 novembre, le président insoumis de la commission des Finances de l’Assemblée nationale a donné encore plus de grain à moudre à ses détracteurs.

Éric Coquerel était interrogé par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio. Le journaliste lui demande : « Est-ce qu’un islamiste est un ennemi de l'intérieur ? ». S’il s’attendait à une réponse limpide, ce ne fut pas le cas. « Je ne vais pas vous répondre à cette question », rétorque le député insoumis. Selon lui, la question de Jean-Jacques Bourdin « utilise une certaine rhétorique ». « J’ai eu trop tendance à savoir, depuis un certain temps, que derrière le mot islamiste, en réalité, c’est musulman ».

Pour Bruno Retailleau, la France insoumise « pactise avec les islamistes »

Alors que Jean-Jacques Bourdin lui rappelle qu’un islamiste est « quelqu’un qui prône la charia, qui prône la religion supérieure à l’état de droit et aux lois de la République », Éric Coquerel répond que « tous les intégristes sont des adversaires politiques » et le répète : « On fait de l’arabo-musulman un ennemi de l’intérieur, c’est ce que certains font, ce que certains imaginent » et qu’on le fait « au nom de l’islamisme ». Le député fait même le parallèle avec le chrétien « qui va avoir une vision intégriste de sa religion ».

Selon lui, « à travers le vocable islamiste », certains font passer tous les musulmans « comme s’ils étaient tous des intégristes ». À la suite de ces propos, le ministre de l’Intérieur a réagi, jugeant qu’Éric Coquerel « confond précisément les islamistes, avec lesquels les élus de la France insoumise pactisent, et les musulmans dont ils souhaitent obtenir les suffrages ». Il ajoute : « La collusion de LFI avec les ennemis de la République s’affiche au grand jour avec un cynisme effroyable.

Même son de cloche du côté du journaliste politique de CNews et Europe 1, Gauthier Le Bret, pour qui Éric Coquerel vient « chercher un électorat communautaire ». Il rappelle la définition d’un islamiste, « quelqu’un qui a une vision rigoriste de l’islam et qui s’en sert comme d’un moyen politique ».