Une fresque à la mémoire de Samuel Paty dans une école de Pollestres
Une fresque de Vissou en l’honneur de Samuel Paty, enseignant martyr, a été installée au cœur de l’école élémentaire Pau-Cazals de Pollestres. Et dans la mémoire et le cœur des habitants.

Des couleurs chaudes, des larmes d’émotion, de la musique de U2, des voix et des dessins d’enfants. « On ne peut pas évoquer le souvenir et la personnalité de Samuel Paty, et aussi son engagement, sans émotion. Et cette émotion forte, c’est bien ce que nous avons tous ressenti et partagé ce samedi matin à l’heure du dévoilement de la grande fresque qui domine la cour de récréation de l’école élémentaire Pau-Cazals », s’exclame Jean Charles Moriconi, le maire LR de Pollestres.
Ce moment fort de la vie de cité a été partagé à distance par les parents de l’instituteur assassiné qui n’avaient pas pu faire le déplacement des Pyrénées-Orientales. « Notre cœur était avec vous, pendant toute cette journée », a expliqué Bernadette la maman qui promet de se rendre un jour à Pollestres, près de Perpignan, avec Jean, le père, pour voir de leurs yeux de parents ce qui s’y fait pour perpétuer le souvenir de Samuel. Il leur faudra donc commencer par cette œuvre géante exécutée par le street artiste David Gonzalez, alias Vissou, qui vit et travaille à Pollestres.
La cohésion des enseignants, des enseignants et des parents
« Nous allons prolonger ce travail de mémoire dans les mois suivants avec des visites de David Gonzalez dans les classes », explique Pascale Ferron, la directrice de l’école Paul-Casals qui vante la cohésion totale, des enseignants, de tous les enseignants et des parents. « C’est assez rare que l’on atteigne ainsi un tel niveau d’adhésion à ce devoir de mémoire, y compris dans d’autres écoles du département très investies », poursuit Anne Laure Arino l’inspectrice d’académie des Pyrénées-Orientales, elle aussi émue aux larmes.
« Trop souvent on oublie le symbole de l’école qui véhicule le respect et les valeurs », estiment Benjamin Leroy et Adriana Amaya, parents de Elena, six ans, encore trop petite pour comprendre tout le sens de cette cérémonie en mémoire de Samuel Paty. Elle est venue suspendre un cœur colorié à la balustrade de la cour de récréation. « Mais elle a tout de même compris que Samuel avait été tué parce que c’était un professeur », poursuit Adriana. « Et on ne s’arrêtera pas à cette fresque, ajoute encore Cathy Levy la première adjointe chargée de l’éducation à Pollestres. Samuel continuera à vivre ici. »