A Reims, les chiens seront fichés avec leur ADN pour lutter contre les déjections sauvages
La municipalité de Reims va obliger les propriétaires de chiens à détenir un passeport génétique pour leurs chiens, sous peine d’amende. Une expérimentation sera menée dans un secteur de la ville à compter du mois de mars. Les propriétaires devront payer si une crotte de leur chien est retrouvée.

« A Reims, beaucoup de gens ne ramassent pas les crottes de leur chien. Si c’est la seule solution est de sanctionner pour responsabiliser, alors pourquoi pas ? », tranche Chantal, en promenade dans l’allée principale du parc Léo Lagrange. Pour autant l’expérience annoncée par la ville, qui souhaite mettre en place un fichage ADN pour identifier les propriétaires irrespectueux ne fait pas l’unanimité.
Michel qui tient en laisse son jeune caniche, dans une rue du secteur Courlancy, demeure sceptique : « Ce n’est pas une véritable urgence. En plus ça va coûter cher aux contribuables, s’alarme-t-il. Sans compter que ça ne va pas être simple à mettre en place ». Et pourtant, Reims n’est pas la seule ville à expérimenter ce dispositif. Béziers ou encore Saint-Omer ont déjà sauté le pas et pris des arrêtés dans ce sens.
Ces communes ont même reconnu une diminution des crottes de chiens sur leurs trottoirs... grâce au fichage ADN des chiens. Nom, race, date de naissance. Sur la carte d’identité génétique figurent toutes les informations relatives à l’animal. A Reims, après à un prélèvement salivaire, effectué en clinique vétérinaire, chaque propriétaire recevra gratuitement sa carte pour son compagnon à quatre pattes. Ceux qui ne seront pas en mesure de fournir ce fameux document s’exposeront à une amende de 35 euros.
La Ville de Reims a décidé de frapper fort en tapant au porte-monnaie. « On a fait des dizaines de campagnes mais rien ne marche, c’est démoralisant.. La refacturation, c’est la seule option qui fonctionne. Même la distribution gratuite de 2 millions de sacs à déchets canins par an, avec un coût 25 000 euros, n’a pas suffi à rendre nos trottoirs plus propres », regrette Jacques Ammoura, l’adjoint au maire délégué à la propreté et aux incivilités.
Si une crotte matche avec un chien, le propriétaire payera
L’expérimentation va démarrer au premier trimestre 2025, dans le secteur du quartier Saint-Thomas qui compte une population de 200 chiens. Un budget de 10 000 € sera dévolu à cette première phase de test. « Pendant les premiers mois, il n’y aura pas de verbalisation en cas de non-présentation de la carte. On va surtout expliquer et déposer des lettres d’information dans les boîtes aux lettres », précise l’adjoint.
En revanche, les tests vont bel et bien commencer dès le mois de janvier. Une brigade de six agents de propreté va sillonner les rues du quartier concerné par la zone-test. « Ils pourront à l’aide d’un écouvillon prélever une partie de la déjection et envoyer l’échantillon au laboratoire spécialisé. Si ça matche avec un chien, le propriétaire recevra la facture, même plusieurs mois après », prévient Jacques Ammoura.
Les propriétaires qui n’auront pas ramassé les déjections recevront une facture de nettoyage s’élevant à 135 euros. Et, au fil des années, le dispositif va essaimer dans tous les quartiers de la ville. La totalité de la population de chiens rémois sera alors concernée, les services municipaux estiment que plus de 20 000 chiens vivent à Reims.