Jean-Marie Le Pen est mort à l'âge de 96 ans

Figure de l'extrême-droite française et ancien président du Front national, Jean-Marie Le Pen est mort, a annoncé sa famille à l'AFP ce mardi. Il avait 96 ans. Il est mort à Garches, dans les Hauts-de-Seine, dans un établissement où il avait été admis il y a plusieurs semaines, non loin de son domicile de Rueil-Malmaison. "Jean-Marie Le Pen, entouré des siens, a été rappelé à Dieu ce mardi à 12h", a indiqué sa famille dans un communiqué transmis à l'AFP.

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Marine Le Pen a appris la mort de son père alors qu'elle était à bord de l'avion qui la ramenait de Mayotte à Paris, pendant une escale technique à Nairobi, au Kenya. Selon Pierrick Bonno, le reporter de franceinfo qui était à bord du même avion, ce sont les journalistes qui, lorsqu'ils ont reçu les premières alertes sur la mort du fondateur du Front national, ont informé Marine Le Pen. "C'était la stupeur dans les équipes", a confirmé le journaliste. Marine Le Pen est allée dans le poste de pilotage de l'avion pour "avoir du réseau" et "téléphoner à ses proches" en France, durant une dizaine de minutes. Elle a ensuite retrouvé sa place en classe affaires, visiblement très émue, essuyant "quelques larmes", à côté de Louis Aliot, le maire de Perpignan qui est son ancien compagnon.

Hospitalisé à plusieurs reprises ces dernières années

Jean-Marie Le Pen avait été hospitalisé à plusieurs reprises ces dernières années, alors que sa santé s'était dégradée. Il avait notamment été hospitalisé en novembre 2024 suite à de mauvaises analyses, mais aussi en avril 2023 pour un malaise cardiaque et en février 2022 à la suite d'une forme légère d'AVC. Depuis le mois de février, Marine Le Pen et ses deux soeurs Marie-Caroline et Yann Le Pen, étaient les bénéficiaires d'un "mandat de protection", une mesure comparable à une tutelle, qui leur permettait de réaliser divers actes au nom de leur père, seules ou de concert.

Son état de santé jugé "incompatible" avec une comparution au procès des assistants du FN

En juin dernier, l'état de santé de Jean-Marie Le Pen avait été déclaré "incompatible" avec sa comparution au procès de l'affaire des assistants parlementaires européens du Front national. Les experts qui l'avaient examiné avaient constaté "une profonde détérioration de ses capacités physiques et psychologiques". Il devait être jugé avec 26 autres personnes pour détournement de fonds publics au détriment du Parlement européen.

Le père de Marine Le Pen avait été cinq fois candidat à l'Élysée, parvenant en 2002 à accéder au second tour à la surprise générale, pour être battu par Jacques Chirac avec un score écrasant.

Benjamin de l'Assemblée, exclu du parti en 2015

Élu pour la première fois en 1956 à l'Assemblée nationale sur une liste poujadiste, il devient à 27 ans le benjamin du Palais Bourbon. Battu aux législatives de 1962, il connaît une longue traversée du désert. Il est désigné en 1972 à la tête d'un nouveau parti qui réunit des néofascistes : le Front national. Il développe son thème favori : "un million de chômeurs, c'est un million d'immigrés en trop", accusant ces derniers de profiter des aides sociales au détriment des Français.

La plus jeune de ses trois filles, Marine, hérite du parti en 2011. Elle a longtemps dit "assumer l'intégralité de l'héritage", mais elle est finalement excédée par ce père devenu gênant pour "dédiaboliser" le parti. Marine Le Pen finit par exclure son père en 2015 après des propos polémiques répétés sur la Shoah. Ils se réconcilieront ensuite et la guerre familiale, mise en scène devant médias et tribunaux, s'estompe au fil des années.

L'extrême droite salue sa mémoire

Jean-Marie Le Pen "a toujours servi la France, défendu son identité et sa souveraineté", a écrit sur X Jordan Bardella, l'actuel président du RN. "Je pense aujourd’hui avec tristesse à sa famille, à ses proches, et bien sûr à Marine dont le deuil doit être respecté", ajoute-t-il. "Pars tranquille, je n'abandonnerai pas la mission", a salué a petite-fille de Jean-Marie Le Pen, Marion Maréchal. "Tu as suscité, tout au long de ta vie, des centaines de milliers de vocations. Tu as permis, longtemps seul contre tous, que des millions de Français soient de nouveau fiers d'eux-mêmes et de leur pays. Merci pour tout cela", a encore écrit dans un message publié sur X l'eurodéputée, nièce de Marine Le Pen.

Le président de Reconquête Éric Zemmour a également réagi : "Par-delà les polémiques, par-delà les scandales, ce que nous retiendrons de lui dans les prochaines décennies, c'est qu'il fut parmi les premiers à alerter la France des menaces existentielles qui la guettaient. Il restera la vision d'un homme, et son courage, à une époque où les hommes courageux n'étaient pas si nombreux", a-t-il écrit sur X.