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«Le mensonge est nécessaire pour y rester»: Kamel Daoud s’en prend au pouvoir algérien et à la «presse de gauche»

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Kamel Daoud.
Kamel Daoud. AFP/Geoffroy Ven Der Hasselt

Dans un entretien au Monde, le prix Goncourt 2024 reproche au pouvoir algérien de réduire au silence leurs opposants par l’intimidation. Il estime également que la « presse de gauche » le comprend mal.

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L'écrivain franco-algérien Kamel Daoud s'en prend au pouvoir algérien, dont il critique l'autoritarisme, et à la « presse de gauche », qui selon lui le comprend mal, dans un entretien publié jeudi par le quotidien Le Monde . Aux dirigeants de l'Algérie, le romancier prix Goncourt 2024 reproche de réduire au silence leurs opposants par l'intimidation.

« Récemment, je lisais un propos d'Albert Camus : “L'exil est nécessaire pour la vérité”. On peut retourner la formule pour l'Algérie : le mensonge est nécessaire pour y rester », dit-il. Il cite l'exemple d'un écrivain, non nommé, qui a renoncé à se joindre au mouvement de soutien à Boualem Sansal, romancier franco-algérien en détention en Algérie depuis novembre pour atteinte à la sûreté de l'État.

« Je ne peux pas juger les autres, leur choix. Je me rappelle cet écrivain qui voulait signer la pétition et qui m'a rappelé en disant : “Je ne peux pas, ma femme part à Alger dans deux heures”. Je comprends », a expliqué Kamel Daoud. « Le régime est dur. Vous signez, vous le payez immédiatement. Il y a la peur, donc », a-t-il ajouté.

Les autres cibles de l'écrivain sont « les islamistes d'abord, qui sont en train de privatiser les espaces culturels en Algérie, les maisons d'édition, les librairies, les écoles. Ces islamistes sont ravis de voir un écrivain en prison », selon Kamel Daoud. 

Enfin, il y a la « presse de gauche qui n'arrive pas à nous percevoir au-delà du rôle que l'on nous impose, celui d'adjuvants idéologiques ». Il détaille : « Autrement dit, soit nous parlons à cette presse selon ses propres attentes, en neutralisant nos propres convictions, soit nous n'avons pas droit à la parole », détaille l’écrivain.

L'auteur du roman Houris tient depuis 2014 une chronique dans l'hebdomadaire Le Point, où il s'attaque aussi régulièrement à la gauche qu'aux islamistes, ce qui lui vaut d'être attaqué en retour. « On me reproche de ne pas être le bon Arabe, celui qui est dans le victimaire et le décolonial permanents », a-t-il déploré auprès du Monde.

 

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50 commentaires
  • cp13

    le

    Respect et soutien à cet homme lucide, entier, courageux et de conviction.

  • anonyme 25021

    le

    Et pourtant il a réservé son entretien au Monde..

  • Karlus Magnus

    le

    Bravo Monsieur Daoud!

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