Social Les salaires devraient augmenter en moyenne de 2,5 % en 2025
Bonne nouvelle, les entreprises prévoient cette année d’augmenter les salaires en moyenne de 2,5 %, selon le cabinet LHH ce lundi. Plus fortement que la hausse des prix attendue à 1,6 %, donc promesse de gain de pouvoir d’achat pour les salariés. Mauvaise nouvelle, ce « rattrapage » reste insuffisant à compenser la perte de pouvoir d’achat subie à la sortie de la crise du Covid, entre mi-2021 et fin 2024.
Gouvernement et entreprises auront ainsi, face à la guerre en Ukraine et la crise de l’énergie, réussi à écarter le risque d’une « boucle prix-salaires » où les deux termes se font la course et entretiennent une inflation toujours plus forte. Mais le prix à payer aura été une perte de pouvoir d’achat – l’économiste Eric Heyer (OFCE) oppose sur la période 13,8 % d’inflation et 10,5 % d’augmentation du salaire mensuel de base.
La prudence domine
En 2024, le taux médian des augmentations avait été de 3,5 %, après 4,75 % en 2023. La prévision pour cette année « reflète la prudence des entreprises dans un contexte politique et économique incertain, bien que marqué par la décélération de l’inflation », analyse Delphine Landeroin chez LHH.
Les augmentations n’auront pas la même forme pour tous. « Pour les ouvriers et les employés, il s’agira majoritairement d’augmentations générales », nous précise Nathalie Germanicus, directrice de projet chez LHH. C’est en effet le choix de plus de 7 entreprises sur 10 consultées par le cabinet (l’enquête porte sur 125 entreprises employant 850 000 salariés de tous secteurs et tailles). « À l’inverse, les augmentations individuelles domineront nettement chez les cadres. »
C’est bon pour le climat (social)
Autre évolution, la progression des mesures salariales complémentaires, adoptées par un tiers (31 %) des entreprises. Par exemple, la hausse de la prise en charge d’une partie des frais de transport, citée par le quart (26 %) des entreprises. Ou une participation plus élevée aux cotisations à la mutuelle. Et plus encore la participation aux frais de repas, sous forme de tickets-restaurants ou autre : citée l’année dernière par 40 % des entreprises, elle l’est cette année par 62 %.
Les mesures extra-salariales, constate Delphine Landeroin, peuvent « favoriser un climat social plus serein et garantir aux salariés des bénéfices immédiats en termes de pouvoir d’achat » - ceci expliquant leur popularité auprès des salariés. Le problème, critiquait récemment la Cour des comptes, est que ces compléments sont inégalement distribués, dans les grandes bien davantage que les petites entreprises. Et exonérés de cotisations sociales et parfois de CSG, ils contribuent de fait au déficit de la Sécurité sociale.