L'Argentine va interdire traitements et chirurgie de transition pour mineurs
Le gouvernement argentin de Javier Milei a annoncé mercredi qu’il allait interdire les traitements et chirurgies de transition de genre pour mineurs, autorisés depuis une loi de 2012 moyennant l’approbation d’une autorité judiciaire.
• À lire aussi: L’Argentine se retirera elle aussi de l’Organisation mondiale de la santé
• À lire aussi: L'Argentine voudrait supprimer la notion pénale de féminicide
• À lire aussi: Le président argentin veut promouvoir l’énergie nucléaire
« Le président Milei a pris la décision d’interdire les traitements et chirurgies pour changement de genre chez les mineurs », a indiqué un communiqué de la présidence.
« L’idéologie du genre poussée à l’extrême, et appliquée aux enfants par la force ou la coercition psychologique, constitue clairement et simplement une maltraitance infantile », souligne le communiqué. « Les enfants n’ont pas la maturité cognitive nécessaire pour prendre des décisions concernant des processus irréversibles ».
La loi de 2012 sur l’Identité de genre, votée sous le gouvernement péroniste (centre gauche) de Cristina Kirchner, permettait l’accès à « des interventions chirurgicales totales et partielles et/ou à des traitements hormonaux complets pour adapter leur corps (...) à leur identité de genre perçue ».
S’agissant des mineurs, le texte soulignait que l’intervention devait se faire avec l’approbation des responsables légaux et après « validation de l’autorité judiciaire », appelée à « garantir les principes de capacité de progression et d’intérêt supérieur de l’enfant ».
En présentant la mesure mercredi, le pote-parole présidentiel Manuel Adorni a dénoncé des « interventions auxquelles sont exposés les enfants (qui) représentent un risque sérieux pour leur santé physique et mentale, car elles impliquent une interruption du processus de maturation ».
Le communiqué présidentiel évoque par ailleurs « des pays pionniers en matière de changement de genre chez les enfants, comme le Royaume-Uni, la Suède, la Finlande et, récemment, les États-Unis (qui) font marche arrière ».
L’ultralibéral Milei, engagé dans ce qu’il qualifie de « bataille culturelle », s’en est pris à maintes reprises au « virus » ou « cancer woke », à « l’idéologie de genre ». Il envisage également de revenir sur la possibilité de changer de genre sur simple déclaration, prévue par la Loi sur l’identité de genre de 2012.
L’annonce de la présidence a aussitôt suscité la réaction d’organisations LGBT+ et sensibles aux questions de genre. « Le président ne peut pas modifier une loi par décret. Et s’il essaie, nous ferons appel à la Justice et à la Cour interaméricaine (des Droits de l’Homme) si nécessaire », a ainsi mis en garde la Fédération argentine LGBT+ sur X.
L’annonce de mercredi porte aussi sur les détenus, qui aux termes d’un décret à venir, « ne pourront plus invoquer un changement de genre pour demander un transfert dans une autre prison ». Par exemple un homme condamné disant se percevoir femme, « ceci afin de garantir la sécurité des femmes détenues », a indiqué le porte-parole.