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Le socialiste Jérôme Guedj affirme qu'"il n'y aura plus jamais d'alliance entre le PS et LFI"

Le député socialiste Jérôme Guedj à l'Hôtel des Invalides à Paris le 5 janvier 2025

Le député socialiste Jérôme Guedj à l'Hôtel des Invalides à Paris le 5 janvier 2025 - Ludovic MARIN / AFP

Le député du PS a fait ces déclarations en réaction à un visuel de LFI. Titré "les nouvelles alliances", celui-ci représente le Premier secrétaire des socialistes Olivier Faure aux côtés de Marine Le Pen, leader du RN.

Cette prédiction pourrait mal vieillir, mais elle représente une "évidence" pour Jérôme Guedj. "Il n'y aura plus jamais d'alliance entre le PS et LFI", a écrit le député socialiste sur son compte X ce mercredi 5 février, actant non-seulement une rupture entre les deux formations après des semaines de tensions, mais fermant aussi la porte à un éventuel rapprochement dans le futur.

Point de départ de ces propos: un visuel publié par le compte du groupe parlementaire La France insoumise - supprimé depuis - représentant la leader du RN Marine Le Pen d'un côté, le patron du PS Olivier Faure de l'autre, avec le président Emmanuel Macron en surplomb. Le tout accompagné du slogan "les nouvelles alliances".

Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon reproche aux socialistes et à l'extrême droite de ne pas avoir voté les deux motions de censure présentées à leur initiative ce mercredi, en réaction aux 49.3 dégainés par François Bayrou sur les textes budgétaires en début de semaine.

"Nous n'acceptons pas l'insulte permanente"

Dès lors, impossible d'envisager une alliance selon Jérôme Guedj. Aussi bien "pour LFI qui ne saurait en cohérence s'associer à un PS considéré comme allié du RN", que pour les socialistes "car nous n'acceptons pas l'insulte permanente et les procès en traîtrise", développe l'élu de l'Essonne.

Impossible, vraiment? Le patron du PS, Olivier Faure, n'a jamais tenu de tels propos jusqu'ici. Par ailleurs, il est difficile de présager de l'avenir commun des partis de gauche. La Nouvelle union populaire écologique et sociale, créée à l'issue de l'élection présidentielle de 2022, de même que le Nouveau Front populaire, formé après les européennes de 2024, ont vu le jour après des campagnes marquées par de vives passes d'armes entre insoumis et socialistes.

Face à la polémique, Mathilde Panot a cherché à clarifier la position des siens. "Nous n’avons jamais mis d’équivalence entre le Parti socialiste et l’extrême droite, le Rassemblement national", a déclaré la cheffe de file des députés insoumis ce jeudi sur BFMTV-RMC, tout en maintenant une "responsabilité commune". Celle de "sauver Emmanuel Macron et le gouvernement Bayrou avec toute la violence qui va s'abattre sur les gens, avec non seulement ce budget (de l'État, NDLR), mais aussi le budget de la Sécurité sociale."

Par ailleurs, ce document publié par le compte "La France Insoumise #NFP à l'Assemblée", "n'est pas le visuel officiel que vous trouvez sur l'ensemble des comptes" des responsables insoumis, a ajouté Mathilde Panot, appelant à se référer à une autre affiche publiée plus tard dans la soirée.

Ancien compagnon de route de Jean-Luc Mélenchon, du temps où ce dernier était au PS, Jérôme Guedj s'oppose vivement aux insoumis, qui le lui rendent bien, depuis les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Les désaccords sont tels que le socialiste a refusé l'investiture du Nouveau Front populaire aux dernières élections législatives.

Plus généralement, le torchon brûle entre les deux formations depuis des semaines autour de la stratégie à adopter vis-à-vis du gouvernement, avec en ligne de mire la prochaine élection présidentielle, chacun jouant sa propre carte.

"Numéro de claquettes"

Les socialistes, renforcés à l'issue des élections européennes et des législatives anticipées qui les ont suivies, ont misé sur la recherche de compromis, acceptant de négocier avec le gouvernement en vue de l'examen du budget. L'inverse des insoumis. Lesquels poussent à la censure et martèlent que l'issue politique dans cette Assemblée morcelée entre trois blocs viendra d'une présidentielle anticipée.

Ce mercredi, ces derniers ont cherché à isoler leurs partenaires, en décrétant "l'interruption par le Parti socialiste du Nouveau Front populaire" et en proposant à leurs partenaires écologistes et communistes - qui ont voté la censure - une réunion "pour faire le point et poursuivre sur la base d'un rassemblement loyal et clairement dans l'opposition au macronisme".

"Un numéro de claquettes", selon Olivier Faure, qui a assuré dans la foulée à BFMTV que "le Front Populaire continuera à exister tant qu'il y aura la volonté de battre l'extrême droite".

Baptiste Farge