Malgré une trêve, le M23 et les troupes rwandaises s'emparent d'une cité minière lors d'une nouvelle offensive dans l'est de la République du Congo, où ils ont déjà pris le contrôle de la ville de Goma. Les combats ont fait au moins 2 900 morts. L'ONU alerte également sur les violences sexuelles.
Les rebelles du M23 et les troupes rwandaises lancent une nouvelle offensive dans l'est de la République démocratique du Congo : Le groupe armé avait pourtant décrété un cessez-le-feu unilatéral il y a deux jours, rappelle le site d'information congolais Actualite.cd et l'agence de presse Barron's. Les rebelles avaient même assuré n'avoir "aucune intention de prendre le contrôle d'autres localités", après avoir conquis la ville de Goma - le journal rwandais Inyarwanda préfère parler, lui, de "libération" de la capitale du Nord-Kivu. Mais hier, explique la BBC, le M23 et les soldats rwandais ont refait parler les armes dans la province voisine du Sud-Kivu. Nouvelle offensive, intenses combats, et rapidement, selon Actualite.cd, les rebelles se sont emparés de la cité minière de Nyabibwe. Le M23 avance sur Bukavu, estime ABC News : Bukavu, où vivent un million de Congolais, est la deuxième plus grande ville de l'est de la RDC, précise la BBC. Hier, une foule s'y est formée, bougie à la main, lors d' une prière pour la paix.
Pour voir ce contenu, acceptez les cookies.
Pour afficher ce contenu X (anciennement Twitter), vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.
Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.
Intérêts économiques autour des terres rares : La cité minière de Nyabibwe, située à 100 km de cette grande ville de Bukavu, note la BBC, rappelle les intérêts économiques qui guident aussi, ce conflit, soulignent, en Belgique, la RTBF et le Brussels Times. "L’est de la RDC est riche en minerais, dont le coltan. De ce dernier est extrait le tantale, qui entre dans la fabrication des téléphones et ordinateurs portables, appareils photos et autres consoles de jeux". Le tantale, dans un portable, "pèse à peine plus lourd que la moitié d'un petit pois", ajoute la BBC, mais il pèse lourd dans les combats en RDC : les revenus liés à l'exploitation minière permettent aux rebelles du M23 de gagner au moins 800 000 dollars par mois, de payer leurs combattants et de se fournir en armes, alerte la BBC. Rubaya, la plus grande mine de coltan au monde, ressemble à une fourmilière, avec des dizaines et des dizaines de trous dans le sol où sont exploités des milliers de Congolais, et parfois des travailleurs chinois, "dans des conditions extrêmement dangereuses et insalubres", rappelle la BBC. Accusé de profiter ce commerce, le Rwanda réfute ses accusations : les combats actuels en RDC répondent à une logique sécuritaire, pour protéger les Tutsi, et non à des questions d'avidité, écrit le journal rwandais The New Times, avant un sommet prévu samedi, entre les congolais et rwandais.
Exactions et violences sexuelles à des "niveaux alarmants"
165 femmes, au moins, ont été violées et brûlées vives, lors d'une évasion de la prison de Munzenze, la semaine dernière, à Goma, rapporte la BBC. "On ne sait pas encore si les violeurs étaient des prisonniers évadés, des rebelles de la milice M23 ou des membres d’autres milices locales", ajoute la RTBF. En tout cas, l'ONU s'inquiète des "niveaux alarmants" de violences sexuelles dans l'est de la RDC : dans le chaos de la guerre, souligne Radio Okapi, média congolais, des groupes armés commettent pillages et viols dans le Nord et le Sud-Kivu. 50 enfants, au moins, ont été victimes de violences sexuelles, rapportent l'ONU et Radio Okapi. Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU se réunit, demain, à Genève, en session extraordinaire, à la demande de la RDC. La dernière fois qu'une telle réunion avait eu lieu, rappelle Radio Okapi, c'était en mai 2023, sur le conflit au Soudan.
Pour voir ce contenu, acceptez les cookies.
Pour afficher ce contenu X (anciennement Twitter), vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.
Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.
Pas assez d'eau, de nourriture ni de médicaments à Goma : la capitale du Nord-Kivu compte ses morts, au moins 2 900, selon un bilan provisoire, indique le Guardian. "Des cadavres jonchent les rues", racontent le New York Times et la BBC. Le choléra se déclare, des entrepôts d'ONG ont été pillés, il n'y a pas assez de médicaments pour les blessés, pas assez d'électricité, ni d'eau, énumère le New York Times. "Des centaines de Congolais s'aventurent jusqu'aux rives du lac Kivu pour puiser de l'eau, en y ajoutant un peu de chlore pour tenter de tenir à distance les maladies", raconte le quotidien américain. "Je veux que la guerre se termine, parce que nous souffrons beaucoup", explique, Princess Bashonga, entre deux remplissages d'eau dans des jerrycans jaunes. Cette habitante de Goma, interrogée par VOA Africa, la radio-télévision financée par le gouvernement des Etats-Unis, se plaint également de la faim qui la tenaille, du manque d'eau qui oblige à venir jusqu'ici, au Lac Kivu. Cette Congolaise insiste "Je veux vraiment que cette guerre s'arrête, que les gens se réconcilient et qu'on puisse enfin travailler au développement", rapporte VOA Africa.
Pour voir ce contenu, acceptez les cookies.
Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.
Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.
Le point de vue du Rwanda : The New Times demande un peu d'introspection, de la part de l'Occident dont les entreprises profitent de l'extraction minière : "en se concentrant sur l'ingérence étrangère présumée, la communauté internationale évite de prendre conscience de son propre rôle dans la perpétuation de la crise", accuse le journal rwandais The New Times. "C'est très cynique de prendre un problème comme celui qui se passe dans l'est de la RDC, où une communauté persécutée se bat pour ses droits... et de le transformer en une question d'avantages matériels", a déclaré à la BBC la porte-parole du gouvernement, Yolande Makolo.
Pour voir ce contenu, acceptez les cookies.
Pour afficher ce contenu X (anciennement Twitter), vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.
Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.
L'IA aide les chercheurs de lire un papyrus brûlé lors de l'éruption du Vésuve
Dérouler artificiellement un fragile papyrus, vieux de 2 000 ans : L'intelligence artificielle aide les chercheurs à lire un parchemin qui a brûlé, il y a 2 000 ans, lors de l'éruption volcanique du Vésuve en 79 après J.C, précise The Independent. Ce papyrus ressemble à "un morceau de charbon de bois carbonisé", avec de l'encre noire illisible ; un document bien trop fragile pour être déroulé physiquement, explique la BBC. Il risque de partir en miettes. Ce serait fort dommageable pour un tel trésor, récupéré parmi une vaste collection de rouleaux issus d'une somptueuse villa romaine d'Herculanum, qui aurait appartenu au beau-père de Jules César, précise le Guardian, avant d'être ensevelie sous des mètres de cendres volcaniques, comme sa voisine Pompéi. Certains de ces manuscrits sont conservés à la bibliothèque Bodléienne, la plus prestigieuse de l’université d'Oxford.
Pour voir ce contenu, acceptez les cookies.
Pour afficher ce contenu X (anciennement Twitter), vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.
Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.
Prouesses techniques : L'intelligence artificielle a permis de déplier virtuellement ce papyrus, pour révéler des lignes de texte, s'enthousiasme la BBC. Rayons X, reconstruction 3D, détection de l'encre, peinte numériquement pour ensuite mettre les lettres en lumière, détaille le média public britannique. L’an dernier, 5 % d’un autre rouleau d’Herculanum avaient pu être lus par une une équipe du "Vesuvius Challeng"e, un concours qui a permis des progrès spectaculaires dans le déroulement et la lecture numériques des rouleaux, indique le Guardian. Trois jeunes chercheurs avaient remporté le grand prix du concours, d'une valeur de 700 000 dollars, après avoir déchiffré 2 000 caractères, des lettres de grec ancien.
Une question ? Une remarque ? Ecrivez-nous !
Si vous souhaitez un approfondissement sur un sujet évoqué à l'antenne ou si vous voyez passer un thème que nous n'avons pas abordé, écrivez-nous à l'adresse :
fcrdpi@radiofrance.com
Nous inviterons un.e spécialiste dans la Revue de presse interactive du samedi !
Rendez-vous également sur notre chaîne WhatsApp en suivant ce lien !
L'équipe
- Production