Passer la publicité
Passer la publicité

«Les chances de réussite sont faibles»: les examens de français jugés trop difficiles pour les étrangers

Écouter cet article
00:00/00:00
Pour obtenir un titre de séjour de 2 à 4 ans, il faudra pouvoir valider un niveau collège (A2), pour une carte résident de 10 ans, un niveau lycée (B1) et pour la nationalité française, un niveau universitaire (B2).
Pour obtenir un titre de séjour de 2 à 4 ans, il faudra pouvoir valider un niveau collège (A2), pour une carte résident de 10 ans, un niveau lycée (B1) et pour la nationalité française, un niveau universitaire (B2). Sophie Animes - stock.adobe.com

Selon une enquête menée par l’Œil du 20h de France 2, les tests de langue, désormais obligatoires dans le cadre de la loi immigration, seraient trop difficiles pour les étrangers.

Passer la publicité
Passer la publicité

En 2024, ils étaient 336.710 étrangers à avoir obtenu un premier titre de séjour. Pour obtenir une carte de séjour, les candidats étrangers devaient, jusqu’à présent, signer un contrat d’intégration républicaine et s’engager à apprendre le français et cela, sans qu’aucun examen ne soit exigé. Une règle qui devrait changer dès juillet 2025 avec la mise en œuvre de la loi Darmanin sur les titres de séjour, adoptée fin 2023, initialement prévue début 2026. Désormais, ils devront passer et réussir une épreuve écrite, une condition «nécessaire» pour qu’ils s’intègrent selon le ministre de l’Intérieur. Pour obtenir un titre de séjour de 2 à 4 ans, il faudra valider un niveau collège (A2), pour une carte résident de 10 ans, un niveau lycée (B1) et pour la nationalité française, un niveau universitaire (B2).

Mais une enquête, menée par l’Œil du 20h et diffusée mardi 11 février sur France 2, dévoile la baisse voire la division par deux du nombre d’heures de formation de langue. «Les cours sont maintenus pour une infime minorité en présentiel», confie, sous anonymat, un cadre de l’OFII (Office français de l’Immigration et de l’Intégration). Pour remplacer ces cours en présentiel, les étrangers devront se débrouiller avec une simple plateforme internet. Or, si au bout de trois ans, ces derniers n’obtiennent pas le niveau collège, ils seront considérés comme expulsables. Conséquence : ce sont près de 20.000 immigrés qui n’obtiendront pas le renouvellement de leur titre de séjour et 40.000 qui se verront refuser la carte de résident.

De plus, selon l’étude d’impact de la loi Darmanin, avec cette exigence de niveau de langue, «15.000 à 20.000 signataires [d’un contrat d’intégration] se verraient refuser une carte de séjour pluriannuelle si l’on exigeait le niveau A2».

Un «niveau trop élevé»

Pour appuyer leurs dires et témoignages sur l’exigence de ces examens de français, l’Œil du 20h a mis en situation dix Français volontaires qui ont accepté de passer l’épreuve en conditions réelles. Pendant une heure et demie, ces derniers ont planché sur des questions à partir d’enregistrements audio. Parmi les volontaires se trouve une étudiante dotée d’un bac +5 en littérature : «Je pense que je me suis trompée plusieurs fois.» La cause ? «Des formulations très proches» dans les énoncés. Le résultat est sans appel : sur les dix, cinq n’ont pas eu la moyenne à l’écrit mais compensent à l’oral, deux ont raté l’examen pour obtenir leur propre nationalité.

«C’est un niveau qui est beaucoup trop élevé pour la plupart des étrangers qui veulent demander la nationalisation ou un titre de long séjour en France», s’est indigné auprès de France 2, Félix Guyon Délégué Général de l’école THOT pour les réfugiés et demandeurs d’asile. Les associations qui préparent aux épreuves, interrogées par l’Œil du 20h, estiment «maigres» les chances pour les étrangers dont la langue française n’est pas la langue maternelle d’obtenir la nationalité française. Et ce, quand bien même ils vivent en France depuis plusieurs années et se sont intégrés dans la société française.

Passer la publicité
Passer la publicité
Passer la publicité

«Les chances de réussite sont faibles»: les examens de français jugés trop difficiles pour les étrangers

S'ABONNER

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
Passer la publicité
Passer la publicité
49 commentaires
  • hautle(s)coeur(s)

    le

    Tant pis pour eux.

  • vega33333

    le

    Ça dépend quels étrangers, les asiatiques sont assidus et ont envie et réussissent très bien. Ceux qui ne veulent pas s intégrer n’ont rien à faire en France !

  • anonyme

    le

    J’ai connu un couple d’irakiens réfugiés en France, lui a suivi les cours assidûment, il faisait des progrès en français réguliers témoignant de sa volonté de s’intégrer aujourd’hui il a créé son entreprise …
    Sa femme -son ex femme depuis - était par contre peu assidue peu volontaire et sa méconnaissance de la langue a freiné son intégration donc elle s’est isolée repliée dans sa communauté etc…

À lire aussi