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Rythmes scolaires : Marseille ne veut pas de la semaine de 5 jours

La majorité UMP a demandé un moratoire pour réexaminer le dispositif des nouveaux temps scolaires. Elle s’inquiète du poids de la mesure sur les finances de la municipalité.

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Par Paul Molga

Publié le 7 mai 2014 à 19:20

Sans voix contre, la gauche ayant refusé de participer à la séance, le dernier conseil municipal de Marseille a voté la non-application de la réforme des rythmes scolaires. « Nous demandons un moratoire pour prendre le temps nécessaire de réexaminer les modalités de mise en œuvre de ce système qui est pris en étau entre les efforts d’économie réclamés aux collectivités locales et la pression fiscale déjà forte », fait valoir le sénateur-maire UMP, Jean-Claude Gaudin, par ailleurs cosignataire d’une tribune des sénateurs UMP dénonçant le flou du décret. « Il ne s’agit pas d’un affront mais d’une impossibilité d’application, poursuit-il. Si l’Etat veut imposer une charge supplémentaire aux communes, il doit la restituer par ailleurs. »

445 écoles dans la cité phocéenne

Pour financer le dispositif dans ses 445 écoles où se pressent quotidiennement 73.000 enfants, la ville a besoin de trouver entre 23 et 27 millions d’euros par an dans un budget qui a décidé la stabilité fiscale. « Avec cette somme, nous pourrions offrir un ordinateur à chaque élève ou construire 5 groupes scolaires », compare Danielle Casanova, adjointe déléguée à l’éducation. Mi-avril, FO, syndicat dominant chez les fonctionnaires territoriaux, a tiré le signal d’alarme et appelé ses agents à exiger « le retrait de cette contre-réforme ». « La mise en œuvre de ce dispositif ferait passer à la trappe nos revendications salariales, affecterait les recrutements, et imposerait une surcharge de travail pour des agents hostiles au travail le mercredi », résume Patrick Rué, secrétaire général du syndicat.Le problème n’est pas que financier : « Je refuse de confier l’encadrement de nos enfants à des jeunes non qualifiés en recrutant des emplois d’avenir », martèle Jean-Claude Gaudin. La ville a donc sollicité la région, compétente, pour financer la formation de nouveaux brevets d’aptitude aux fonctions d’animateur. En vain. « Nous disposons de 250 titulaires alors qu’il en faudrait plus de 3.500 », regrette Danielle Casanova. Plusieurs mesures ont cependant été adoptées par la majorité municipale pour la prochaine rentrée, dont une enveloppe de 9 millions d’euros pour renforcer le soutien scolaire et les « activités d’ouverture au monde » comme la voile ou l’enseignement de l’éco-citoyenneté.

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