
POLITIQUE - La loi est dure mais c’est la loi. Alors que le flou semblait demeurer jusqu’à maintenant, Nicolas Sarkozy devrait prochainement être fixé sur le sort de... sa Légion d’honneur. L’ancien président de la République a été définitivement condamné en décembre dernier pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire Paul Bismuth.
Une première pour un chef d’État français avec des conséquences en matière d’accessoires et de symboles : Nicolas Sarkozy a été équipé au début du mois de février d’un bracelet électronique. Il a annoncé dans la foulée se mettre en retrait médiatique.
D’autant que ce nouveau bijou pourrait prochainement lui en coûter un autre : sa Légion d’honneur, ainsi que l’a confirmé au micro de RTL, ce mardi 4 mars, le général François Lecointre. Comme l’a expliqué ce dernier en tant que Grand chancelier de la Légion d’honneur, une procédure d’exclusion va être lancée contre l’ancien président. « La procédure prévoit que le Grand chancelier écrit à la personne qui doit faire l’objet d’une sanction disciplinaire. La personne lui répond en faisant valoir des arguments de défense », a-t-il détaillé.
« La loi s’appliquera » aussi pour Nicolas Sarkozy
Comme l’avait repéré Le HuffPost en décembre dernier, le règlement de la légion d’honneur indique que l’exclusion est automatique pour « les personnes condamnées pour crime (et) celles condamnées à une peine d’emprisonnement sans sursis égale ou supérieure à un an ». L’article R92 de la Grande chancellerie rappelle que : « peut être exclue de l’ordre toute personne qui a fait l’objet d’une condamnation à une peine correctionnelle ».
Auprès de RTL, le général Lecointre ajoute : « Moi, je suis citoyen français. Je ne peux pas imaginer que la loi ne s’applique pas. Donc, logiquement, la loi s’appliquera ». Nicolas Sarkozy avait été élevé en 2007 au rang de Grand-Croix de la Légion d’honneur. La seule personnalité de ce rang à avoir fait face à une procédure d’exclusion similaire est Philippe Pétain, indique encore le militaire.
D’autres personnalités se sont vues néanmoins retirer leur décoration, d’un autre rang, c’est notamment le cas d’Isabelle Balkany, John Galliano, ou encore Claude Guéant. En 2023, la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak avait demandé qu’une telle procédure soit engagée à l’encontre de Gérard Depardieu, après ses propos à connotations sexuelles à l’égard d’une fillette dans Complément d’enquête.
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