8 mai 2025 : Berlin instaure un jour férié pour les 80 ans de la Libération

Un jour historique : la fin du nazisme

Dans la nuit du 8 au 9 mai 1945, le silence s’abat sur une Europe en ruines après six années d’un fracas incessant. L’Allemagne nazie capitule sans condition reconnaissant sa défaite totale. La signature de la reddition a d’abord eu lieu le 7 mai à Reims, mais Staline exige une ratification officielle à Berlin, épicentre du pouvoir totalitaire allemand. C’est donc dans la capitale allemande que le maréchal Keitel signe le document dans la nuit du 8 mai. Ce jour n’est pas seulement celui d’une victoire militaire, mais celui de la Libération et du début de la reconstruction.

Pour les survivants des camps de concentration, pour les familles endeuillées, pour les villes en ruines, il symbolise un espoir, aussi fragile soit-il : celui de pouvoir réapprendre à vivre, croire à nouveau en l’avenir. Mais il est aussi un avertissement : la paix et la liberté ne sont jamais acquises, elles doivent être défendues, génération après génération.

Un jour férié à Berlin, une commémoration nationale

À Berlin,  plusieurs événements marqueront cette journée du souvenir. Le Musée de l’Histoire allemande propose des visites gratuites et guidées de son exposition Roads not Taken. Ou : Il aurait pu en être autrement, retraçant l’histoire allemande après 1945.

Le Anne Frank Zentrum, de son côté, ouvrira ses portes pour une visite guidée en anglais intitulée Tout sur Anne, une exposition qui lie l’histoire d’Anne Frank aux différentes périodes de la seconde guerre mondiale mais aussi aux discriminations encore présentes dans nos sociétés contemporaines.

D’autres villes allemandes prendront part aux commémorations même si elles ne bénéficient pas d’un jour férié supplémentaire, contrairement à Berlin.

À Hambourg, dans le cadre de l’initiative "80 ans, plus jamais : plus jamais de guerre – plus jamais de fascisme", une série d’événements s’étendra sur plusieurs jours. Le 7 mai, la ville projettera "Rencontre sur l'Elbe", un film soviétique de 1949. Le lendemain, une grande manifestation festive se tiendra au Jungfernstieg, rassemblant citoyens et associations engagés dans le travail de mémoire, de midi à 22 heures. 

Cologne adopte une approche différente en mettant en lumière les répercussions de la Seconde Guerre mondiale au-delà de l’Europe. Une exposition, hébergée par le NS Documentation Center, revient sur les rôles souvent invisibles des soldats et travailleurs des pays colonisés enrôlés de force par les puissances en guerre. À travers des témoignages mêlés à des œuvres artistiques, l’événement permet d’élargir le regard porté sur le conflit et ses conséquences globales.

Enfin, Munich fait résonner la musique en signe de réconciliation. L’Orchestre philharmonique de la ville, aux côtés de l’Orchestre philharmonique d’Israël, donnera un concert sous la direction de Lahav Shani. Au programme : Prière du compositeur israélien forcé de quitter l’Allemagne, Tzvi Avni, et la poignante Sixième Symphonie de Gustav Mahler. 

Ces commémorations rappellent que la paix et la démocratie ne sont jamais acquises, mais qu’elles se cultivent. Le 8 mai n’est pas seulement une date figée dans les livres d’histoire : il est un miroir tendu à notre époque, une invitation à défendre activement les valeurs qu’il symbolise.

En 2025, seul Berlin bénéficie d’un jour férié exceptionnel, mais partout en Allemagne, les commémorations rappellent que la mémoire est un acte vivant, pour que jamais l’oubli ne s’installe.

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