Un an après un premier constat alarmant, la situation se détériore encore en 2025 : l’invisibilisation des femmes cheffes d’entreprise s’accentue dans l’opinion publique et leur reconnaissance dans le paysage entrepreneurial français recule.
Une disparition significative des femmes du paysage entrepreneurial français
L’étude met en lumière une baisse spectaculaire de la notoriété des dirigeantes d’entreprise. En 2024, seuls 10 % des personnalités citées spontanément comme responsables de grandes entreprises étaient des femmes. En 2025, ce chiffre tombe à 3 % !
Cette invisibilisation est encore plus marquante quand on sait que 64 % des répondants déclarent ne connaître aucune femme cheffe d’entreprise, un chiffre en hausse de 7 points par rapport à 2024. Parmi celles qui émergent, Liliane Bettencourt reste la plus citée, alors qu’elle n’est pas cheffe d’entreprise. Mais son score est en recul de 4 points.
À l’inverse, les figures masculines dominent largement : Bernard Arnault, Elon Musk et Michel-Édouard Leclerc forment un trio inchangé en tête des citations spontanées. La montée en puissance médiatique de certains dirigeants, notamment Bernard Arnault (+14 points) et Elon Musk (+6 points), contraste avec l’absence de progression des figures féminines.
Des freins persistants à l’entrepreneuriat féminin
Les obstacles qui entravent l’essor des femmes dans l’entrepreneuriat restent multiples. L’étude met en évidence plusieurs barrières majeures :
- Le patriarcat, l’entre-soi masculin et le machisme : 31 % des répondants estiment qu’ils constituent le principal frein.
- Les préjugés et discriminations : cités par 14 % des sondés.
- La charge familiale et le manque de disponibilité : un frein pour 12 % des répondants.
- Un supposé manque de compétences ou d’ambition : un argument avancé par 10 % des participants.
Un appel à l’action pour soutenir l’entrepreneuriat féminin
Malgré ces difficultés, l’étude souligne une aspiration croissante à voir plus de femmes à la tête d’entreprises, notamment chez les jeunes qui sont 53 % à estimer qu’il est très important de favoriser l’entrepreneuriat féminin. Ce plébiscite des nouvelles générations souligne un besoin urgent de mesures pour promouvoir l’accès des femmes aux postes de direction et renforcer leur visibilité médiatique.

Les résultats de cette étude sont une nouvelle alerte : alors que la demande sociétale pour plus de femmes dirigeantes grandit, leur présence dans l’imaginaire collectif recule. Nous devons nous mobiliser pour inverser cette tendance. L’entrepreneuriat des femmes est une richesse pour notre pays, mais les freins restent nombreux. Notre rôle, en tant qu’acteur économique, est d’accompagner et de valoriser toutes ces femmes de talent et d’accélérer significativement l’entrepreneuriat au féminin.
64 % des Français déclarent ne pas connaître de femme cheffe d’entreprise. Ce chiffre, bien que préoccupant, ne m’étonne pas : les femmes ont encore tendance à moins se mettre en avant que les hommes. C’est d’autant plus regrettable qu’incarner l’entreprise que l’on dirige est un rôle essentiel. C’est pourquoi les médias, les institutions et les entreprises doivent redoubler d’efforts pour donner la parole aux dirigeantes et faire émerger de nouveaux modèles de leadership. Mon engagement avec un trio managérial 100 % féminin chez Kantar en est un exemple parmi d’autres : il est temps de multiplier ces initiatives et de permettre aux femmes leaders de gagner en légitimité et en visibilité.