Les massacres de civils en Syrie atteignent des niveaux dramatiques, touchant particulièrement les minorités chrétiennes et alaouites. Dans un message alarmant, l’ancien Premier ministre François Fillon a relayé l’appel désespéré de la mère supérieure du couvent carmélite de Maaloula.
« Je viens de parler au téléphone avec la mère supérieure du couvent carmélite de Maaloula en Syrie. Elle appelle la France au secours devant les massacres de civils Alaouites et chrétiens en cours en Syrie. Ces massacres sont perpétrés par des factions djihadistes qui agissent avec la complicité du nouveau pouvoir syrien, » a déclaré François Fillon dans un post sur le réseau social X.
Dans la ville de Baniyas, plus d’un millier de personnes, dont des femmes et des enfants, auraient été assassinées. Il a interpellé directement le président de la République française, l’exhortant à « agir sur le gouvernement syrien qui ne peut pas se prévaloir de ses relations avec la France tout en laissant cyniquement faire ce qui pourrait devenir une opération d’élimination systématique des populations alaouites et chrétiennes. »
Les informations relayées par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme confirment l’ampleur dramatique des violences. Selon cette organisation basée à Londres, près de 750 civils auraient été tués, dont beaucoup lors de tirs à bout portant, tandis que 125 membres des forces de sécurité syriennes et 150 militants pro-Assad auraient également péri.
La ville côtière de Baniyas est particulièrement meurtrie. Les habitants rapportent que les corps sont abandonnés dans les rues et sur les toits des habitations, sans possibilité de leur offrir une sépulture. « C’était très, très grave. Il y avait des corps dans les rues », a témoigné Ali Sheha, 57 ans, avant de fuir la ville.
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Des témoignages évoquent des exécutions ciblées, les assaillants demandant aux victimes leurs cartes d’identité pour vérifier leur appartenance religieuse avant de les exécuter.
Ces atrocités ont provoqué des réactions internationales. L’Allemagne et l’Union européenne ont appelé à la fin des violences et au respect des droits fondamentaux. La France, de son côté, a exprimé « sa profonde préoccupation » et exigé des enquêtes indépendantes pour « faire toute la lumière sur ces crimes. »
Face à cette tragédie, le président intérimaire Ahmad al-Chareh a appelé à l’unité nationale et à la paix civile, déclarant : « Nous devons préserver l’unité nationale, la paix civile autant que possible, et, si Dieu le veut, nous serons capables de vivre ensemble dans ce pays. »
Cependant, les témoignages et les appels à l’aide des chrétiens syriens laissent transparaître une détresse profonde et un sentiment d’abandon face à des massacres qui menacent de se transformer en une opération d’extermination silencieuse.