La France Insoumise

"Lâchez-nous": après l'affiche représentant Hanouna, Mélenchon juge que LFI "n'est pas antisémite"

Jean-Luc Melenchon réagit lors de la soirée électorale du parti de gauche La France Insoumise (LFI) suite aux premiers résultats du second tour des élections législatives à La Rotonde Stalingrad à Paris le 7 juillet 2024.
Jean-Luc Melenchon réagit lors de la soirée électorale du parti de gauche La France Insoumise (LFI) suite aux premiers résultats du second tour des élections législatives à La Rotonde Stalingrad à Paris le 7 juillet 2024. - Sameer Al-Doumy / AFP
Accusé d'antisémitisme pour une affiche représentant l'animateur Cyril Hanouna, le fondateur de la France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon a dénoncé jeudi la "propagande des réseaux d'extrême droite" et affirmé que son mouvement n'a "rien à voir avec le racisme".
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"Par pitié, lâchez nous, occupez-vous de ce qu'on raconte vraiment" et "arrêtez avec ce cirque des antisémites", a protesté le patron de La France insoumise sur France Inter, en réponse à la polémique créée par une affiche diffusée sur les réseaux sociaux par LFI mardi puis rapidement retirée.

"Nous ne sommes pas antisémites"

Ce visuel montre le visage de Cyril Hanouna, d'origine juive tunisienne, en noir et blanc, sourcils froncés et grimace agressive, au-dessus des messages "Manifestations contre l'extrême droite ses idées... et ses relais !" - en lien avec les rassemblements organisés le 22 mars par le parti de gauche radical et 200 autres organisations.

"Il va falloir vérifier tout le temps la religion des gens qu'on caricature", a ironisé Jean-Luc Mélenchon, jugeant que les commentaires sur "le nez trop long, les cheveux trop courts (n'ont) aucun sens".

"Nous ne sommes pas antisémites" et "nous n'avons rien à voir avec le racisme", a-t-il martelé avant d'accuser les médias de "relayer la propagande des réseaux d'extrême droite" qui selon lui "pavoisent parce qu'ils obtiennent qu'une fois de plus nous soyons mis en cause".

Critiques à droite et à l'extrême droite

Au même moment sur Cnews et Europe1, Marine Le Pen a au contraire pointé "une complaisance de la part d'une partie des médias pour l'extrême gauche (qui) avance ses pions et fait reculer les limites de l'inacceptable".

La patronne du Rassemblement national s'est dite "scandalisée" par ce qu'elle a qualifié de "photos qui sont évidemment des références aux caricatures antisémites".

Des images "insupportables" et "intolérables", a également tranché le président du Sénat Gérard Larcher, estimant sur RTL que LFI "a parfois des formes d'expression" d'un parti antisémite.

Dans la même veine, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a fustigé sur le réseau social X une "insupportable affiche qui emprunte aux antisémites des années 30 une iconographie nauséabonde et outrancière", preuve à ses yeux que "la dérive de l'extrême-gauche est sans limite".

"Une manière de nous discréditer"

"C'est une manière de nous discréditer", s'est défendu le député LFI Éric Coquerel sur TF1, assurant que "cette affiche ne reprenait pas les codes culturels" de l'antisémitisme, tout en reconnaissant "une maladresse sur la forme".

Mais "il y aura d'autres affiches pour dénoncer la manière dont le groupe Bolloré et des personnalités cotisent aux politiques d'extrême droite et aux politiques racistes", a-t-il prévenu.

MPB avec AFP

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