Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

« Le cas de Dilnur Reyhan illustre la stratégie de harcèlement judiciaire de Pékin, combinant “guerre psychologique” et “guerre à travers le droit” »

Un collectif d’une centaine de militants, d’universitaires et d’élus, dont Raphaël Glucksmann, Olivier Faure et Marine Tondelier, apporte son soutien, dans une tribune au « Monde », à Dilnur Reyhan, présidente de l’Institut ouïghour d’Europe, poursuivie en France par l’ambassade de Chine.

Publié le 11 mars 2025 à 15h00, modifié le 12 mars 2025 à 13h48 Temps de Lecture 2 min.

Article réservé aux abonnés

Pour dénoncer la présence du Parti communiste chinois (PCC) à la Fête de L’Humanité, le 13 septembre 2022, Dilnur Reyhan, sociologue et présidente de l’Institut ouïghour d’Europe (IODE), a mené une action de désobéissance civile non violente, consistant à un jet de peinture rouge devant un kakémono du stand détenu par l’ambassade de la République populaire de Chine (RPC) en France.

Cet acte symbolique s’inscrit dans le cadre d’une campagne de mobilisation plus large à l’initiative de l’IODE visant à dénoncer le génocide perpétré par le régime chinois contre le peuple ouïgour. Rappelons que, le 20 janvier 2022, sur la base des travaux menés par l’institut, l’Assemblée nationale a voté une résolution reconnaissant le caractère génocidaire des persécutions systémiques de la Chine contre les Ouïgours, faits constitutifs, par ailleurs, de crime contre l’humanité.

Alors qu’elle était accompagnée de Gulbahar Jalilova, rescapée des camps de concentration du régime chinois et réfugiée politique en France, Dilnur Reyhan avait alors été prise à partie par un représentant de l’ambassade de la RPC en France.

Dans une campagne de harcèlement judiciaire et de répression transnationale, l’ambassade avait en outre déposé une plainte, en septembre 2022, contre Dilnur Reyhan pour violence et dégradation volontaire, visant à la contraindre au silence. Cette plainte, initialement classée sans suite, a été rouverte par le parquet d’Evry [le procès doit se tenir le mercredi 12 mars], soulevant des questions. Cette réouverture survenait juste après la visite, en mai 2024, du président chinois en France, XI Jinping, marquée par des attaques contre une manifestation ouïgoure et une tentative d’enlèvement de Gulbahar Jalilova.

Démoraliser, dissuader et terroriser

La stratégie de harcèlement judiciaire de Pékin, combinant « guerre psychologique » et « guerre à travers le droit », est bien documentée. Le rapport de l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire de 2021 souligne l’influence chinoise en France, incluant la propagande négationniste, la diplomatie coercitive et les attaques juridiques contre les critiques de Pékin. Les cas des chercheurs Valérie Niquet (attaquée en diffamation par Huawei), Antoine Bondaz (insulté sur Twitter/X par l’ambassade de la RPC à Paris), Anthony Anstett (condamné pour diffamation après une plainte de l’Institut Confucius) et de Dilnur Reyhan illustrent cette stratégie visant à imposer un coût financier et psychologique aux personnes ciblées.

Il vous reste 44.53% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.