Identifiée en 1817 par James Parkinson, cette neuropathologie affecte quasiment 10 millions de personnes mondialement et découle de la destruction des neurones dopaminergiques dans la substantia nigra (structure dans le cerveau qui joue un rôle crucial dans le contrôle moteur). L’épidémiologie montre une prévalence de 1 % après 60 ans, atteignant 4 % après 80 ans, avec 25 000 nouveaux cas annuels en France (chiffres du Ministère des solidarités et de la santé).
La pathologie se manifeste par divers symptômes très handicapants ; tremblements, rigidité, bradykinésie (lenteur des mouvements), troubles du sommeil, anxiété, dépression ; affectant considérablement l’autonomie des patients. Jusqu’à présent, les traitements disponibles (lévodopa, gonistes dopaminergiques, inhibiteurs enzymatiques, stimulation cérébrale profonde) visaient uniquement à atténuer les symptômes sans agir sur les causes profondes de la maladie. La FDA (Food and Drug Administration) vient néanmoins d’approuver un tout nouveau traitement, par perfusion : l’ONAPGO (SPN-830), développé par Supernus Pharmaceuticals.
Comment l’ONAPGO réveille les neurones endormis
L’ONAPGO fonctionne grâce à l’apomorphine, une molécule qui imite l’action de la dopamine dans le cerveau. Contrairement aux traitements classiques comme la lévodopa qui doit être transformée dans l’organisme, l’apomorphine agit directement sur les récepteurs dopaminergiques D1 et D2. C’est comme si, au lieu d’envoyer les ingrédients pour préparer un plat, on livrait directement le repas prêt à consommer.
« À mesure que la maladie de Parkinson progresse, le traitement à la lévodopa devient souvent moins efficace pour assurer un contrôle moteur constant, en partie à cause de la dysmotilité gastro-intestinale [NDLR : trouble de la motricité des organes digestifs] et de l’absorption variable des médicaments par voie orale », explique le Dr Stuart Isaacson, directeur du Parkinson’s Disease and Movement Disorders Center de Boca Raton. Plus la maladie évolue, moins les traitements sont correctement absorbés par la voie digestive et moins ils sont efficaces.
L’ONAPGO n’est pas une pilule, ce qui permet de contourner ce problème : il est administré en perfusion sous-cutanée continue. Le chlorhydrate d’apomorphine (dosé à 98 mg/20 ml) est injecté juste sous la peau, évitant ainsi le système digestif. Cette méthode permet au médicament de franchir rapidement la barrière hémato-encéphalique – cette frontière naturelle qui protège le cerveau – et d’agir directement sur les structures cérébrales appelées ganglions de la base, responsables de la coordination des mouvements.
Des résultats cliniques probants
La vie quotidienne des patients parkinsoniens est rythmée par l’alternance de périodes « on », où les médicaments fonctionnent bien, et de phases « off », lorsque les symptômes réapparaissent brutalement. Ces fluctuations motrices sont délétères pour les personnes touchées et très souvent sources d’angoisse et de détresse psychologique.
L’ONAPGO mène à une réduction moyenne de 2,47 h des périodes « off » quotidiennes, contre seulement 0,58 h pour les patients recevant un placebo. Une différence statistique qui s’explique par la concentration sanguine d’apomorphine qui reste stable tout au long de la journée.
Ce traitement devrait donc être disponible d’ici la fin de l’année 2025 ; une nouvelle option thérapeutique porteuse d’espoir pour les millions de personnes porteuses à travers le monde. Même s’il n’est pas encore le remède parfait ; les mécanismes déclencheurs de la maladie ne sont pas ciblés par l’action de l’apomorphine ; sa plus grande stabilité sanguine est un avantage indéniable pour moins souffrir et mieux gérer les symptômes. « Pour de nombreuses personnes, les traitements continus comme l’ONAPGO permettent de rendre le quotidien avec la maladie de Parkinson plus prévisible », explique Andrea Merriam, PDG de Parkinson & Movement Disorder Alliance, sur le site de Supernus Pharmaceuticals.
- L’ONAPGO (SPN-830), un nouveau traitement par perfusion sous-cutanée approuvé par la FDA, promet une gestion plus efficace des symptômes de la maladie de Parkinson.
- Contrairement aux traitements oraux classiques, l’ONAPGO administre directement de l’apomorphine dans le corps, contournant les problèmes d’absorption et garantissant une action plus stable sur le contrôle moteur.
- Les essais cliniques montrent que l’ONAPGO réduit significativement les périodes « off », améliorant ainsi la prévisibilité du quotidien des patients.
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