Et si la Suisse s'apprêtait à son tour à limiter l'accès des jeunes aux réseaux sociaux? Le Conseil des Etats débattra ce mardi 18 mars sur deux postulats, déposés en décembre dernier par Maya Graf et Céline Vara. Les deux élues vertes veulent préserver les jeunes des effets nocifs des smartphones et des réseaux sociaux. «On protège les enfants des cigarettes et de l'alcool, pourquoi pas des réseaux sociaux?», justifie Céline Vara, contactée par Blick.
Avec son postulat, la députée demande au Conseil fédéral de réfléchir à la limitation – voire l'interdiction – des réseaux sociaux à l'école et à la mise en place des dispositions de vérification d’âge sur les plateformes. Elle reste toutefois ouverte sur la tranche d'âge concernée pour lui «laisser une marge de manœuvre».
Céline Vara fait référence à plusieurs études qui lient l'exposition à des réseaux sociaux aux questions d'addiction, mais aussi aux problèmes de sommeil, aux troubles alimentaires, aux difficultés de construction de soi et de création de liens sociaux. Elle dit s'inquiéter des contenus qui circulent sur ces plateformes, certains étant violents et «anxiogènes».
Pourquoi ne pas opter plutôt pour une sensibilisation aux risques? «Si le rapport du Conseil fédéral arrive à la conclusion qu’il est préférable d’axer sur la prévention plutôt que la limitation, je m'y plierais.» La Verte estime toutefois que «l'un et l’autre ne sont pas contradictoires» mais «complémentaires».
Une interdiction totale?
Sa collègue de parti, la Bâloise Maya Graf, va même plus loin: elle se demande si la Suisse ne devrait pas s'inspirer de l'Australie. L'Etat d'Océanie est devenu le premier au monde à interdire l'accès aux réseaux sociaux aux moins de 16 ans. La Suisse est-elle prête à franchir ce cap? Si Céline Vara ne peut pas prédire l'avenir, elle pense que notre pays «est conscient des problèmes» liés aux différentes plateformes. «En tant que maman, j'ai envie de savoir ce qui est le mieux pour nos enfants. Si les experts nous disent qu'une interdiction totale est la meilleure option, eh bien faisons-le!»
Dans tous les cas, cette problématique semble préoccuper la population: selon une étude de 2024, 82% des Suisses se disent favorables à une interdiction des smartphones dans les écoles.