Samedi 15 mars, lors de son allocution prononcée à l’occasion de la fête nationale, qui célèbre la révolte hongroise de 1848-1849 contre les Habsbourg, le dirigeant magyar jurait de “nettoyer” le pays de ses opposants, comparés à des “punaises”. Dans le viseur : les magistrats critiques, les médias indépendants, les ONG et les adversaires politiques. Avant les législatives, prévues en avril 2026, Orban durcit le ton alors que son concurrent, Peter Magyar, arrive en tête dans les sondages d’opinion.
“Après quinze ans de gouvernance absolue, Viktor Orban en est arrivé au point où quiconque s’oppose un tant soit peu à son pouvoir ou ose critiquer sa politique est méprisable, honteux et ne peut même pas être considéré comme un humain”, s’insurge Telex. Orban “dégrade ses propres compatriotes” pour “mobiliser, attirer l’attention et engranger du capital politique”, déplore le site, dénonçant une diatribe contre “ceux encore capables de résister” en Hongrie.
“Orban ne peut pas remporter le combat pour le bien-être et la confiance des Hongrois alors il pointe du doigt ses opposants”, dénonce 444. “Les punaises ne sont pas une provocation, mais le début d’une nouvelle ère” pour le dirigeant hongrois, “enivré par l’arrivée de Trump” au pouvoir aux États-Unis, souligne un autre article du même média. Orban “sent qu’il peut enfin aller plus loin” et “ne croit plus depuis longtemps à la morale de la presse libre et des institutions indépendantes”, ajoute 444.
“Quelque chose à craindre”
“Orban a tout simplement peur. Peur de perdre les élections, ce qui, pour lui et ses larbins, signifie bien plus que perdre le pouvoir”, tranche Nepszava. Selon le quotidien de gauche, Orban “a réellement quelque chose à craindre” des “dizaines de milliers de personnes” rassemblées sous une “forêt de drapeaux” hongrois lors du meeting de Peter Magyar – qui suivait celui du dirigeant hongrois –, ainsi que de “leur enthousiasme et de leur colère”. “Orban veut protéger son pouvoir contre ses citoyens déshumanisés, Magyar appelle à bâtir la nation. Faites votre choix”, tonne l’hebdomadaire libéral HVG.
Soutien de l’exécutif, Magyar Nemzet attaque “les innombrables épithètes proférées par l’autre camp, menaçant de pendaison, lynchage, prison et confiscation des biens”. Les opposants “devraient se taire, se ressaisir et s’excuser pour tout ce qu’ils ont fait contre le camp national”, assène le journal conservateur.
Derrière le “faux scandale” des “punaises”, Orban, “après son discours sur l’état de la nation [du 22 février], conforte son avance dans la thématisation politique”, estime le politologue progouvernemental Agoston Samuel Mraz auprès de la chaîne ATV. Samedi 15 mars, devant ses fidèles, Orban “alliait la défense de la souveraineté avec une fiscalité favorable aux familles” et “réaffirmait que le gouvernement construit une alternative européenne”, considère l’analyste.
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