Wikipedia déclare la guerre aux médias du Groupe Bolloré

Jean Delaunay

Wikipedia déclare la guerre aux médias du Groupe Bolloré

Une bataille idéologique silencieuse mais intense se déroule actuellement sur Wikipedia France. Sous prétexte d’évaluer la qualité et la neutralité des médias utilisés comme sources dans ses articles, Wikipedia a ouvert un débat sur les médias du groupe Bolloré. Derrière ce débat technique en apparence, se cache une offensive claire menée par des contributeurs anonymes aux orientations politiques marquées, généralement situées à gauche ou à l’extrême gauche.

En étudiant les discussions en cours sur l’« Observatoire des sources », où Wikipedia décide de la fiabilité des médias français, un constat s’impose rapidement : les médias du groupe Bolloré sont dans le viseur. Ainsi, Europe 1, CNEWS, Le Journal du Dimanche, mais également des titres populaires comme Télé-Loisirs, Capital et GEO sont soumis à un procès en légitimité conduit par des anonymes engagés politiquement, se posant en arbitres impartiaux de la vérité.

Guerre totale contre le groupe Bolloré

Le cas Europe 1 est symptomatique : autrefois considérée comme une référence, la radio est aujourd’hui mise en cause à cause du changement de sa ligne éditoriale, jugée trop à droite par certains contributeurs. Ces derniers réclament ouvertement que son utilisation comme source soit restreinte, sinon interdite.

Même sort pour CNEWS, accusée d’être une chaîne d’information orientée politiquement à droite. Certains contributeurs anonymes affirment, sans détour, que la chaîne ne remplirait plus les critères d’objectivité exigés par Wikipedia et que ses informations devraient être systématiquement remises en question, voire exclues.

Quant au Journal du Dimanche, pourtant historiquement respecté, il se retrouve également au cœur de controverses. Depuis son rachat par Vincent Bolloré, sa crédibilité journalistique est questionnée par une frange de contributeurs, qui exigent de revoir son statut, là aussi en raison d’un supposé « glissement idéologique ».

Le plus surprenant, cependant, reste l’extension de ces attaques vers des publications pourtant plus neutres comme Télé-Loisirs, Capital ou GEO. Même ces titres grand public, très éloignés de la politique partisane, sont désormais soupçonnés par ces contributeurs d’être compromis simplement en raison de leur appartenance au groupe Bolloré.

Sur Wikipedia, la gauche fait sa loi

Ainsi, sous couvert d’une prétendue « vérification de la fiabilité », Wikipedia offre à ses contributeurs anonymes — dont la neutralité politique est plus que douteuse — le pouvoir de censurer les médias qui ne partagent pas leurs opinions politiques. Sans aucun mandat démocratique, sans aucun contrôle, ces bénévoles décident arbitrairement de bannir de facto des médias populaires (rappelons que CNEWS est aujourd’hui la 1ère chaine d’info de France) de l’encyclopédie.

Lorsqu’ils doivent citer des sources afin d’étayer ces accusations en extrême-droitisation des médias du groupe Bolloré, les contributeurs Wikipedia citent — quel hasard — : Le Monde, Libération, et Médiapart. L’argumentaire est tout trouvé : « nous ne sommes pas orienté politiquement, nous ne faisons que relayer des sources sérieuses critiquent envers CNEWS et le groupe Bolloré« . Et évidemment, vous ne trouverez jamais sur Wikipedia une source émanent de CNEWS ou Valeurs Actuelles, dénoncant les dérives déontologiques, sectaires, et antidémocratiques de ces mêmes médias, et Dieu sait qu’elles sont nombreuses.

Cette situation soulève une question fondamentale pour le public français : peut-on encore faire confiance à Wikipedia quand une poignée d’activistes anonymes décide de ce qui constitue une bonne ou une mauvaise source ? Quand des médias sont exclus ou marginalisés simplement parce qu’ils ne s’inscrivent pas dans le courant dominant des idées véhiculées par les contributeurs, n’est-ce pas là une forme claire de censure idéologique ?

Il est temps que chacun ouvre les yeux sur ces pratiques discrètes mais réelles de censure idéologique opérées sur la plus grande encyclopédie collaborative en ligne. Ce débat sur les médias du groupe Bolloré n’est que la partie visible d’un iceberg inquiétant : celui du contrôle idéologique exercé par une minorité engagée, au détriment du pluralisme et de la diversité des opinions en France.

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