Inde Un tribunal autorise les épouses à regarder de la pornographie
Un tribunal indien a jugé que le fait que des épouses regardent de la pornographie ne constitue pas un motif de divorce.
La Haute cour de l’État du Tamil Nadu, dans le sud du pays, a jugé que regarder un film pornographique ne constituait pas un motif valable de divorce pour un mari. La Haute cour a rendu ce jugement après avoir été saisie par un homme qui contestait la décision d'une juridiction inférieure refusant de lui accorder le divorce. Le requérant poursuivait son épouse à laquelle il reprochait son addiction à la masturbation durant le visionnage d'images pornographiques. La Haute cour, qui a rejeté son recours, a estimé que « le plaisir personnel n'est pas un fruit défendu ».
Une femme « conserve son individualité »
Le pays le plus peuplé de la planète, avec 1,4 milliard d'habitants, reste conservateur et patriarcal et le rôle des femmes se limite souvent à élever les enfants et soutenir leur mari censé subvenir aux besoins de la famille. « La masturbation chez les hommes est reconnue comme universelle, la masturbation chez les femmes ne peut pas être stigmatisée », a déclaré le tribunal dans son jugement. Une femme « conserve son individualité » même dans le cadre de son mariage et son « identité fondamentale en tant qu'individu, en tant que femme, n'est pas liée à son statut d'épouse », selon la Haute cour.
Elle a cependant souligné que la dépendance à la pornographie est « mauvaise » et ne peut pas être « moralement justifiée » sans que cela constitue pour autant une infraction à la loi. Le divorce reste tabou dans la majeure partie de l'Inde où seul un mariage sur 100 se termine par une dissolution des liens conjugaux. Les personnes souhaitant divorcer doivent obtenir l'aval des tribunaux, qui ne l'accordent généralement que sur présentation de preuves de cruauté, de violences ou encore d'exigences financières excessives. Le système judiciaire souffre d'un engorgement chronique au point que certaines affaires mettent des dizaines d'années à aboutir.