Nos démocraties comptent deux ennemis déclarés : l’islamisme et la Russie. Et tous deux peuvent compter sur des alliés pour les aider à nous poignarder ou nous étrangler pendant notre sommeil. Dans le cas de l’islamisme, des autruches nous expliquent depuis des années qu’y voir le moindre danger serait « islamophobe ». Elles sont capables de gonfler leurs plumes et de vous donner de sacrés coups de bec en cas d’alerte. Toutes les girafes de l’islamisme, celles qui regardent cette menace en face, en ont reçu : avant et même après les attentats. Au point de connaître par cœur cette espèce d’oiseau, généralement élevée au grain par le CNRS, ou en batterie dans des cercles militants, et qui s’ébrouent sans jamais voler très haut dans les pages d’un grand journal du soir et toutes les feuilles de chou bien-pensantes. Quand le sang coule, elles gardent la tête bien enfoncée dans le sable, et ne la sortent qu’une fois le danger passé, pour donner de nouveaux coups de bec aux girafes... plutôt qu’aux rapaces.

Les rapaces de l’islamisme, ce sont ces oiseaux de malheur qui vous laissent combattre les loups, et viendront manger vos muscles, jusqu’aux os, si vous y perdez votre carcasse. Avec l’islamisme, le sang a coulé, beaucoup. Et les charognards se sont gavés. Ils ont même leur chaîne et leurs journaux pour hurler, en continu et en boucle. Sauf que notre savane moderne compte plusieurs dangers. Et qu’un autre prédateur rôde. Non pas des loups, mais un ours, énorme et affamé : la Russie de Poutine. Elle nous mène une guerre sans nom mais sans relâche, dévore nos voisins, fomente des opérations pour nous déstabiliser, nous inonde de fausses informations, de faux commentaires, pour nous désorienter, avant de nous dépecer. C’est son projet, impérialiste, et il n’est même pas caché.

Pourtant, il suffit que notre président de la République alerte pour qu’une armée de trolls et d’autruches lui tombent sur le poil. Car, oui, la Russie aussi peut compter sur ces aveugles, capables de crier à la « russophobie » pour nous endormir. Ces autruches-là ne sont pas fascinées par l’islam ni achetées par le Qatar. Elles donnent des coups de bec par fascination pour les hommes forts, quand elles ne sont pas payées en roubles ou en crypto.

Ces sycophantes stipendiés pullulent. On en trouve quelques spécimens au CNRS, mais bien plus parmi les nouveaux influenceurs, à la tête de nouveaux médias, et par paquets au sein de notre classe politique. Car l’ours recrute depuis des années parmi nos députés, chasse nos anciens ministres et même parfois nos anciens Premiers ministres. Un phénomène observé partout en Europe, en France et en Allemagne, et qui sait, jusqu’à la Maison-Blanche. Comme l’ours fait croire en prime qu’il peut combattre les loups de l’islamisme et offrir quelques carcasses aux hyènes, il les fascine. Au point de les transformer en carpettes-autruches : aveugles au piège tendu. C’est oublier que les loups de l’Iran chassent avec l’ours russe. Et que les deux prédateurs nous menacent. Gare à la peur du loup qui précipite dans les bras de l’ours.