Une ministre islandaise reconnaît avoir eu un enfant avec un adolescent, elle démissionne

C’est une histoire qui secoue toute l’Islande. La ministre chargée de l’Enfance, Ásthildur Lóa Thórsdóttir, a annoncé sa démission surprise. La cause ? La politicienne de 58 ans a reconnu avoir eu une relation avec un adolescent de 15 ans quand elle était âgée de 22 ans. De cette idylle est né un bébé, un an plus tard, alors que le père n’avait que 16 ans. Ce scandale vieux de 36 ans, et révélé par l’agence de presse RUV, lui a coûté son poste.

RUV a donné plus de détails sur l’affaire avant que l’ex-ministre ne donne sa version des faits. Le média a notamment expliqué que l’Islandaise avait rencontré Eirík Ásmundsson, un jeune homme de 15 ans, alors qu'elle s’occupait d’un groupe religieux, à Kópavogur. L’adolescent avait rejoint cette communauté chrétienne en raison « des circonstances difficiles » de son foyer familial.

Leur histoire d'amour était secrète, mais Eirík Ásmundsson aurait été autorisé à assister à la naissance de son fils et à passer la première année de sa vie avec lui… jusqu’à ce qu’Ásthildur Lóa Thórsdóttir ne rencontre son mari actuel. Dès lors, la jeune mère lui aurait alors interdit de rendre visite à son fils. Irrité, Eirík Ásmundsson aurait ensuite contacté le ministère de la Justice et les services familiaux de l'église pour obtenir un droit de visite, ce que la mère aurait refusé. Le jeune père a confié à RUV qu’il avait été finalement autorisé à passer deux heures par mois avec son bébé, au domicile d’Ásthildur Lóa Thórsdóttir et de son nouveau mari. Il a également affirmé qu’elle lui a demandé de verser une pension alimentaire, ce qu’il a fait pendant 18 ans.

Un père absent

Suite à sa démission, Ásthildur Lóa Thórsdóttir a livré de nouveaux détails sur cette histoire et sur sa jeunesse. Dans une grande lettre, elle confié qu’elle était totalement inexpérimentée en matière de sexualité et que leur relation a tourné au « harcèlement ». Selon elle, le jeune garçon trainait beaucoup autour de son domicile où elle vivait avec son père et sa sœur. « C'est lors d'une de ces nuits, fin septembre 1989, que je l'ai laissé entrer. Il avait 16 ans et je ne pouvais tout simplement pas gérer la situation. […] Je suis probablement tombée enceinte tout de suite la première fois, et après cela, notre relation a duré quelques semaines. Notre fils est né en juin 1990, alors que j’avais 23 ans et le père presque 17 ans », a-t-elle écrit.

Elle s’est ensuite défendue en expliquant que le jeune garçon s'était désintéressé d’elle durant sa grossesse. « Au fur et à mesure que la grossesse progressait, le père de mon bébé disparaissait et je ne trouvais aucun moyen de le joindre. Au cours des derniers mois avant la naissance, je ne savais pas grand-chose ou rien du père de mon », a-t-elle encore livré.

Selon ses dires, elle aurait tenté de garder des liens avec Eirík Ásmundsson, par le biais de rencontres planifiées par téléphones fixes. « Cela a fonctionné quelques fois, mais ensuite il est devenu très difficile de le joindre. Il m'arrivait donc parfois de faire le tour de son logement avec le bébé dans la voiture pendant peut-être une heure, sans qu'il ne se montre ».

C’est après ces nombreux « lapins » qu'Ásthildur Lóa Thórsdóttir aurait arrêté de faire des efforts avec le père de son enfant. « Il n’y a jamais eu de suivi de sa part ni de volonté de faire un effort pour entrer en contact avec l’enfant. En tant que tuteur de l'enfant, j'avais le devoir de prendre soin de lui et j'ai une conscience parfaitement claire envers mon fils et le père de l'enfant à cet égard », a-t-elle encore exprimé.

Toujours au Parlement

En Islande, la majorité sexuelle est fixée à 15 ans mais il est illégal d’avoir des relations sexuelles avec une personne de moins de 18 ans si vous êtes son professeur, son mentor, ou si elle travaille pour vous, sous peine d'encourir trois ans de prison. Ásthildur Lóa Thórsdóttir a cependant nié avoir été le mentor du jeune homme lorsqu’ils se sont rencontrés au sein du groupe religieux « Trú og líf ».

Malgré sa démission du gouvernement, la femme de 58 ans a annoncé qu’elle ne quitterait pas son siège au Parlement.