Un Vladimir Poutine en costume qui nargue, assis à califourchon, un éléphant républicain symbolisant Donald Trump avec un téléphone agité devant sa trompe. L’hebdomadaire conservateur polonais Wprost l’affirme sans détour dans sa une comme dans un édito : le président américain se fait tourner en ridicule par son homologue russe, avec lequel il tente de négocier depuis plusieurs semaines une cessation des hostilités en Ukraine.

Sans succès, selon le média, qui en veut pour preuve le dernier entretien fleuve des deux dirigeants, le 18 mars, censé déboucher sur une trêve des attaques contre les infrastructures énergétiques. “Deux heures après la fin de leur conversation, les Russes ont privé la ville de Sloviansk, [dans l’oblast de] Donetsk, d’électricité à coups de missiles”, constate Wprost, qui déplore que, “depuis l’invasion russe de la Crimée, en 2014, jusqu’au déclenchement d’une guerre à grande échelle, en 2022, les Ukrainiens aient mené environ 200 cycles de négociations avec les Russes, au cours desquels 20 types de cessez-le-feu différents ont été négociés. Ils ont tous fini par être brisés par Moscou.”

“Trump joue le grand mou”

Le journaliste de Wprost pourfend l’attitude de Donald Trump, qui a misé sur Vladimir Poutine, seul responsable de l’agression en Ukraine, plutôt que sur le président ukrainien, Volodymyr Zelensky : “Là où il devrait être un acteur vraiment coriace, comme dans le cas de la Russie, Trump joue le grand mou, prêt à se plier en quatre pour Poutine.” L’hebdomadaire poursuit en soulignant que “la Russie n’est aucunement intéressée par une trêve”, et ce malgré les avertissements de la gouverneure de la Banque centrale russe, Elvira Nabiullina, qui s’alarme du risque que “l’argent pour mener une guerre au même train qu’aujourd’hui ne se finisse d’ici à 2025”.

Mais alors pourquoi Donald Trump s’obstine-t-il à jouer les colombes ? L’auteur y va de sa petite hypothèse. Le nouvel hôte de la Maison-Blanche, qualifié de “bouffon vaniteux et avide d’éloges”, se serait lancé dans une course éperdue au prix Nobel de la paix. Obnubilé par cette récompense, Donald Trump pourrait bien s’obstiner à jouer les anges du Kremlin, refusant d’appliquer un revirement “décisif et dur envers la Russie”, seul susceptible de mettre fin à la guerre.