
Les touristes européens qui entrent au Royaume-Uni doivent être munis de leur autorisation de voyage électronique (ETA, pour Electronic Travel Authorisation), ou d’un visa classique (travail, études…), à partir de mercredi 2 avril. Ce document numérique payant doit être obtenu au préalable et est censé « sécuriser les frontières », en « numérisant le système d’immigration », selon le gouvernement britannique. Il sera exigé dans la gare ou l’aéroport de départ.
Ce système avait été imposé en janvier aux ressortissants d’une cinquantaine de pays et territoires, dont les Etats-Unis, le Canada et l’Australie. Avant le voyage, un questionnaire en ligne est à remplir, avant de s’acquitter d’une somme de 10 livres (12 euros). Celle-ci sera portée à 16 livres, soit environ 19 euros, à partir du 9 avril.
« Si vous n’êtes pas un ressortissant d’un pays soumis à un visa, un citoyen britannique ou irlandais, alors nous voulons récolter vos informations avant le départ pour vérifier que vous êtes autorisé à voyager au Royaume-Uni », a expliqué mardi Phil Douglas, directeur général de la police aux frontières britannique. Cette démarche est « incroyablement facile » à réaliser, et permettra d’accélérer les contrôles des voyageurs à l’arrivée sur le sol britannique par des portiques automatisés, a-t-il assuré.
« Période transitoire »
Pour l’obtenir, les voyageurs doivent télécharger une application spécifique, UK ETA ou, à défaut, se rendre sur le site du gouvernement britannique, gov.uk. L’ETA, dont la démarche est similaire à l’ESTA américain, permet de séjourner au Royaume-Uni pendant six mois au maximum et autorise un nombre de voyages illimités pendant deux ans, mais la demande doit être renouvelée s’il y a changement de passeport.
Il y aura, selon M. Douglas, une « période transitoire » avec une forme de tolérance, qui devrait durer jusqu’en « septembre ou en octobre ». Mais « après cela, une personne n’aura plus le droit de monter dans l’avion ou le train pour venir au Royaume-Uni » sans son autorisation électronique. Le gouvernement britannique justifie cette mesure par la nécessité de « sécuriser les frontières », en « numérisant le système d’immigration ».
L’ETA a été lancé en 2023, d’abord pour les citoyens du Qatar, puis étentue aux autres pays du Golfe. Les ressortissants de pays notamment asiatiques ou africains, comme l’Inde, l’Afghanistan, le Cameroun ou l’Egypte, restent, eux, soumis au traditionnel système de visa.
L’UE prévoit un système similaire
Le gouvernement britannique recommande de demander son ETA au moins trois jours ouvrés avant tout voyage, des vérifications supplémentaires étant requises dans certains rares cas. Pour cela, le voyageur doit fournir une photo de son passeport, de son visage, et répondre à une série de questions. La démarche prend moins de dix minutes et l’autorisation de voyage, liée numériquement au passeport, est généralement accordée en quelques instants, selon le ministère britannique de l’intérieur.
La plupart des personnes en transit au Royaume-Uni devront également s’en acquitter, sauf celles qui passeront par certains aéroports, comme Heathrow ou celui de Manchester, où ils n’ont pas besoin de passer les contrôles aux frontières britanniques à l’atterrissage.
L’UE prévoit de mettre en place le même type de système, avec Etias (pour European Travel Information and Authorisation System), une autorisation pour voyager dans 30 pays européens, dont l’entrée en vigueur devrait avoir lieu en 2026.
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