Violences conjugales : Axa lance une assurance permettant un relogement d'urgence des femmes victimes, une première en France

L'assureur a ajouté depuis mardi deux nouvelles garanties dans ses contrats : une protection juridique et une solution de relogement de plusieurs jours pour les victimes qui veulent quitter leur domicile.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'assurance Axa France a lancé mardi une assurance habitation permettant le relogement d'urgence des victimes de violences conjugales. (DANIEL KALKER / DPA)
L'assurance Axa France a lancé mardi une assurance habitation permettant le relogement d'urgence des victimes de violences conjugales. (DANIEL KALKER / DPA)

L'assurance Axa France a lancé mardi une assurance habitation permettant le relogement d'urgence des victimes de violences conjugales, au même titre qu'après un incendie ou une inondation, indique le groupe à France Inter, jeudi 3 avril. L'assureur a ajouté depuis mardi deux nouvelles garanties dans ses contrats : une protection juridique, mais surtout, c'est une première, une solution de relogement de plusieurs jours pour les victimes qui veulent quitter leur domicile. Cela concerne deux millions et demi de foyers couverts par le groupe, qui n'ont rien à débourser en plus, précise Axa.

Pour bénéficier de cette garantie relogement, la victime n'a pas besoin d'être signataire du contrat d'assurance habitation. "Il fallait que les femmes puissent en bénéficier dans un moment où, la plupart du temps, elles n'ont pas leur contrat sous la main, et puis le contrat est souvent souscrit par l'homme au sein du foyer", indique à France Inter Alice Holzman, directrice client chez Axa France.

"Il suffit de donner un lieu, un nom"

"Nous avons fait évoluer nos procédures de manière à accepter ce relogement, cette prise en charge des victimes, sans numéro de contrat. Il suffit de donner un lieu, un nom, on vérifie que c'est bien un client et on peut proposer cette garantie de relogement".

Axa peut ainsi prendre en charge jusqu'à sept jours d'hébergement, dans un hôtel partenaire par exemple, avant de passer la main aux associations de terrain qui alertent déjà sur le manque de places. Encore faut-il que les victimes sachent que ces garanties existent, ce qui est rarement le cas, selon Muriel Reus de l'association "Femmes, avec" : "Quand je dis à des victimes de vérifier leur contrat de prévoyance pour savoir si une clause leur permet d'être accompagnées, elle tombe en général des nus. L'isolement est tel que les victimes ne savent même pas que des solutions existent".

Les associations saluent néanmoins cette nouvelle garantie, alors que le secteur se mobilise depuis quelques années. Selon France Assureurs, environ 1 foyer sur 3 est couvert par une garantie contre les violences intrafamiliales. Cela concerne souvent une prise en charge de frais d'avocat ou encore un soutien psychologique.

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