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Lundi 31 mars, à 12 h 30, le couperet tombait pour Marine Le Pen. Dans l'affaire des assistants parlementaires du Front national (devenu Rassemblement national), la présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale a été condamnée à une peine de quatre ans de prison, dont deux ferme (sous forme de bracelet électronique), d'une peine d'inéligibilité de cinq ans avec « exécution provisoire » et de 100 000 euros d'amende. Une décision judiciaire considérée comme « justifiée » par 61 % des Français, et même « tout à fait justifiée » pour 43 %, selon un sondage exclusif Cluster17 pour Le Point.
Toutefois, l'appréciation de ce verdict révèle une fracture idéologique manifeste : la condamnation est jugée « justifiée » par plus de 9 électeurs sur 10 à gauche (LFI-Les Verts-PS/PP) et parmi ceux de Renaissance (de 91 % à 98 %), tandis que la moitié de l'électorat LR trouve que la condamnation est injustifiée (50 %). Un chiffre qui monte à 82 % au sein de l'électorat RN et 86 % dans celui de Reconquête.

48 % des Français estiment la peine prononcée proportionnée
Sur la question de la proportionnalité de la sanction infligée à Marine Le Pen, l'opinion publique apparaît plus partagée. Selon Cluster17, 48 % des Français estiment que la peine prononcée est proportionnée, quand 34 % l'estiment excessive. « Là encore, l'opinion des Français semble être fortement corrélée au clivage gauche-droite », analyse le sondeur. Ainsi, les électorats de gauche estiment en grande majorité (entre 81 % et 91 %) que la peine est proportionnée. A contrario, les électorats conservateurs se montrent très critiques envers le verdict des juges (54 % à 64 %).
À LIRE AUSSI L'inéligibilité de Marine Le Pen, un moment de vérité pour le RNConcernant l'inéligibilité, qui empêcherait Marine Le Pen de se présenter à la prochaine élection présidentielle, 52 % des Français jugent cette conséquence légitime. À l'inverse, 43 % des Français ne la trouvent pas normale. « Comme pour les questions précédentes, un clivage très marqué sépare les Français en deux groupes », note Cluster17.
Les électeurs de gauche « satisfaits », les électeurs de droite en colère
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Ainsi, la majorité des soutiens de Jean-Luc Mélenchon (85 %) et de Yannick Jadot (80 %) à la présidentielle de 2022 considèrent légitime l'inéligibilité de Marine Le Pen pour 2027. Les partisans d'Emmanuel Macron partagent cette opinion dans une proportion moindre, mais significative (69 %). « De manière quasiment symétrique, l'électorat de Valérie Pécresse (66 %), Marine Le Pen (87 %) et Éric Zemmour (87 %) juge dans des proportions presque parfaitement identiques qu'il est anormal que la présidente du groupe RN à l'Assemblée ne puisse pas se présenter en 2027 », complète Cluster17.
Quant aux réactions émotionnelles suscitées par cette décision de justice, c'est la satisfaction qui ressort le plus (33 %). Viennent ensuite la colère (28 %) et l'indifférence (22 %). Et, comme pour les questions précédentes, le clivage gauche-droite reste très marqué, les électeurs de gauche étant en majorité « satisfaits », tandis que les électeurs de droite sont en colère ou triste.
@Skyrunnernumber1
C'est parce que vous fréquentez des personnes qui ont les mêmes opinions que vous : les amis de mes a...mis sont mes amis.
On verra si la "gauche" sera aussi unanime quand Mélenchon, dans le viseur, aura écopé de la même peine... Quoique lui...... Dans 10 ans...
Les personnes qui jugent cette condamnation raisonnable ont admis, à priori, que les députés européens ne doivent utilis...er leurs attachés parlementaires que pour des tâches concernant le fonctionnement du Parlement Européen.
C'est ce point de vue que conteste le RN et sa Présidente. Ils estiment que c'est le Député qui défini les tâches de ses collaborateurs.
La justice a tranché en adoptant la première position. C'est un choix discutable mais défendable. Elle en a tiré des conséquences qui risquent d'avoir un effet considérable sur la vie démocratique. C'est un problème réel.
Pour l'avenir il serait bon que le Parlement définisse, de façon non discutable, les tâches et rétributions attribuables ou non à ces collaborateurs des parlementaires.
Une réflexion pourrait être menée aussi sur les sommes consacrées à ces actions ou au fonctionnement administratif global de toutes les instances communautaires. Les citoyens apprécieraient que tout ceci soit débattu avec information diffusée largement et publiquement.