
ÉLECTIONS EUROPÉENNES - A l'origine, France2 souhaitait organiser un grand débat européen opposant les principaux chefs de partis dans son émission "Des paroles et des actes". La liste des invités était arrêtée, de même que la date, le 22 mai prochain, soit trois jours avant l'unique tour des élections européennes.
Mais le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis a décidé de changer la donne. Dans un communiqué adressé ce jeudi 8 mai, le premier secrétaire du Parti socialiste propose à la chaîne d'être remplacé par l'Allemand Martin Schulz, candidat des sociaux démocrates a la présidence de la commission européenne.
Le député de Paris estime en effet que "la présence à une heure de grande écoute de Marine Le Pen, présidente du Front national, et de Jean-Luc Mélenchon, tous deux têtes de liste, pose un problème d'égalité de traitement avec les candidats des autres listes des euro-régions".
Celui-ci ajoute que "le débat ainsi organisé entre leaders nationaux va ramener inévitablement une émission, dont l'enjeu doit être l'élection européenne, à une dimension nationale". D'où sa proposition de se faire représenter par le patron des socialistes européens.
Un piège pour Marine Le Pen qui avait refusé début avril un débat, toujours sur France2 avec Martin Schulz, aujourd'hui président du Parlement européen. "Elle n'est pas en concurrence avec Martin Schulz mais avec des listes françaises: ce sont des élections françaises", avait alors expliqué à l'AFP un membre de l'entourage de la présidente du FN.
Marine Le Pen ironise sur le choix du PS de "se faire représenter par un Allemand"
Mise devant le fait accompli, la présidente du Front national s'est résolue à participer au débat quoi qu'il arrive. "Bien entendu j'irai, je veux débattre avec tous mes adversaires politiques et c'est le grand débat des européennes avec tous les mouvements. Si le PS a envie de se faire représenter par un Allemand, c'est son problème et il en assumera électoralement les conséquences", a-t-elle confirmé au Scan du Figaro.
Mais Martin Schultz pourrait ne pas être le seul politique étranger à participer à l'émission "Des paroles et des actes". Prévu pour représenter les centristes lors de ce débat, François Bayrou a confié au Lab d'Europe1 que, dans ces conditions, il envisageait de se faire représenter par le chef de file des libéraux au Parlement européen, le Belge Guy Verhofstadt. Ce dernier est également candidat à la présidence de la Commission européenne.
"Si c’est un débat entre chefs de parti, j’y participerai. Mais si France 2 accepte que les dirigeants de parti soient remplacés par leur candidat à la présidence de la Commission, je proposerai que Guy Verhofstadt – qui de surcroît est très bon – me remplace", a précisé le président du Modem, avant d'estimer qu'il ne fallait qu'une "seule règle du jeu".
Mais, même si cette règle s'imposait, Marine Le Pen ne devrait pas céder la place. Divisés, les partis souverainistes européens ne proposent aucun candidat commun pour prétendre à la présidence de la Commission.