C'est désormais officiel : Vincent Feltesse, 47 ans, a été nommé « conseiller à la présidence de la République ». Il arrivera lundi 12 mai à l'Elysée, où « il sera en charge des relations avec les élus et les formations politiques » de la majorité, indique-t-on dans l'entourage du président. Il y sera également responsable du suivi des études d'opinion, une tâche jusqu'ici dévolue à l'ancien conseiller politique de François Hollande Aquilino Morelle, démissionnaire le 18 avril, et de « l'élaboration des argumentaires politiques en lien avec Matignon et le porte-parolat du gouvernement ».
Il fallait attendre, pour officialiser cette nomination, le retour, cette semaine, de Michèle Delaunay sur les bancs de l'Assemblée nationale. M. Feltesse était en effet le suppléant dans la deuxième circonscription de Gironde de Mme Delaunay, ministre déléguée aux personnes âgées dans l'équipe Ayrault, qui n'avait pas été reconduite dans ses fonctions dans le gouvernement de Manuel Valls.
On ne sait pas encore dans quel bureau Vincent Feltesse sera installé. Ce ne sera en tout cas pas celui de M. Morelle, qui demeurera inoccupé. De même, on ignore quelle sera l'exacte répartition des tâches entre ce nouveau conseiller du président et les « trois Bernard » : le conseiller parlementaire Bernard Rullier, et ceux chargés des relations avec les élus locaux Bernard Combes, maire de Tulle, et Bernard Poignant, vieil ami de François Hollande. Si ceux-là sont appelés à œuvrer de concert, M. Feltesse devrait prendre le leadership sur ces questions.
BATTU PAR ALAIN JUPPÉ À BORDEAUX
Ancien maire de Blanquefort (Gironde), ex-président de la communauté urbaine de Bordeaux et battu par Alain Juppé à Bordeaux aux dernières municipales, M. Feltesse est loin d'être un hollandien historique. Il avait même fait partie, à l'époque du congrès socialiste de Reims en 2008, de l'entourage de Ségolène Royal. Mais il avait donné pleine satisfaction au candidat Hollande, dont il avait piloté l'équipe Web pendant la campagne présidentielle de 2012. Depuis l'élection, il avait organisé un petit groupe d'une demi-douzaine de jeunes députés de toutes obédiences socialistes, qui venait épisodiquement rencontrer le chef de l'Etat à l'Elysée.
Sa nouvelle mission sera donc de rétablir les liens avec une majorité exaspérée par l'éloignement de l'exécutif pendant les deux premières années du quinquennat Hollande et traumatisée par la déroute aux municipales. Sur ce point, M. Feltesse part avec des a priori favorables de ses ex-collègues parlementaires. « C'est plutôt quelqu'un d'ouvert et de facile d'accès, qui va au devant de ses collègues et qui est dans la dynamique collective », juge Laurent Grandguillaume, député de la Côte-d'Or.
« Il a une personnalité, il n'a pas beaucoup d'ennemis, il est fédérateur et sympa, estime Seybah Dagoma, députée de Paris. C'est quelqu'un qui peut mettre du liant. » C'est précisément ce pour quoi il est nommé, indique l'Elysée : « Il y a une volonté de resserrer les liens. Il s'agit moins de relations globales avec la majorité que de relations individuelles et personnelles avec des élus. » Presque de la calinothérapie en tête à tête…
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