Le braconnage des éléphants a atteint des niveaux si alarmants en Tanzanie qu'ils pourraient disparaître du pays d'ici à seulement sept ans, a affirmé la Société de protection des éléphants de Tanzanie (TEPS), vendredi 9 mai, lors d'une conférence à Dar es-Salaam. « Environ trente éléphants sont tués par jour (...) à ce rythme, la population d'éléphants sera exterminée d'ici à 2020. »
Tenue sous l'égide de l'Organisation des Nations unies, cette rencontre vise à étudier les moyens d'enrayer le massacre des éléphants en Tanzanie. Le pays se dit déterminé à protéger sa faune exceptionnelle, mais peine à faire face à des bandes criminelles très organisées et aux méthodes de plus en plus sophistiquées. En ouvrant la conférence, le vice-président tanzanien, Mohamed Gharib, a appelé à l'aide internationale dans la lutte contre les réseaux de braconnage « complexes et bien organisés, dans et hors du pays ».
« TIRER POUR TUER » : LA CAMPAGNE ANTIBRACONNAGE CONTROVERSÉE
Les autorités tanzaniennes avaient lancé l'an dernier une campagne controversée de lutte contre le braconnage, autorisant les gardes des parcs nationaux à « tirer pour tuer » sur les braconniers. Le nombre d'animaux tués avait alors chuté de manière spectaculaire, selon le gouvernement, mais l'opération avait dû être suspendue car certains gardes avaient été accusés de graves abus contre les populations locales, dont des vols, des viols et des meurtres.
Aujourd'hui, le directeur de la TEPS a appelé l'armée à intervenir durablement pour lutter contre les braconniers qui ont repris leurs activités. Ceux-ci opèrent en bandes organisées, ont une grande connaissance du terrain et sont dotés d'armes automatiques et d'équipements pointus, comme des lunettes de vision nocturne.
70 000 ÉLÉPHANTS EN 2006, SEULEMENT 13 000 EN 2014
Le braconnage des éléphants ou des rhinocéros a explosé ces dernières années en Afrique, alimenté par une forte demande d'ivoire et de corne en Asie et au Moyen-Orient. En 2013, selon la Teps, l'écosystème de Selous-Mikumi, en Tanzanie, qui accueille l'une des plus grandes populations d'éléphants dans le monde, ne recensait plus que treize mille pachydermes contre environ soixante-dix mille en 2006.
En Tanzanie, le tourisme, largement fondé sur l'observation de la flore et de la faune, représente 17 % du produit intérieur brut et emploie plus de trois cent mille personnes.
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