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L'armée française a tué un haut cadre d'Al-Qaida au Sahel

L'étau se resserre autour de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, aujourd'hui le principal chef djihadiste lié à Al-Qaida dans la région du Sahel.

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Publié le 10 mai 2014 à 11h13, modifié le 10 mai 2014 à 14h05

Temps de Lecture 3 min.

Un Rafale survole le Mali, le 15 janvier 2013.

L'étau se resserre autour de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, aujourd'hui le principal chef djihadiste lié à Al-Qaida dans la région du Sahel, traqué par tous les services occidentaux entre le nord du Mali et la Libye. Plusieurs sources ont confirmé au Monde que l'armée française avait tué, au début d'avril au Mali, Abou Bakr Al-Nasr, cadre de haut niveau du groupe Al-Mourabitoun, constitué en 2013 par Mokhtar Belmokhtar lors d'une fusion de ses brigades avec des Maliens du Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Ces derniers mois, les premiers cercles de l'émir ont été sérieusement touchés.

Un militaire français à bord d'un hélicoptère à proximité de Tessalit, au Mali, le 17 mars 2013.

Aux côtés des katibas d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), les combattants affiliés à ces groupes affrontent les forces françaises depuis le déclenchement de l'opération « Serval », au Mali, en janvier 2013, et ne cachent pas leur volonté de frapper dans toute la région sahélienne.

Traqué mais toujours introuvable, Mokhtar Belmokhtar, dont la tête est mise à prix pour 5 millions de dollars par les Etats-Unis, est le commanditaire de l'attentat du site gazier d'In Amenas, dans le Sud algérien, le 16 janvier 2013, où 39 expatriés, dont 3 Américains, avaient péri. Il a réaffirmé le 30 avril son allégeance à Al-Qaida, en déclarant sa fidélité à son chef, l'Egyptien Ayman Al-Zawahiri.

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Dans la guerre fratricide des groupes islamistes en Syrie, le chef d'Al-Qaida avait récemment désavoué les combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) au profit du Front Al-Nosra. Belmokhtar a appelé ses « frères moudjahidine » à se ranger derrière Al-Zawahiri.

CASSER LA LOGISTIQUE D'AQMI

Abou Bakr Al-Nasr, dit « l'Egyptien », est présenté comme un spécialiste de l'armement lourd, mais il était surtout considéré comme le logisticien de Mokhtar Belmokhtar, un poste-clé dans le combat mené par les groupes terroristes au Sahel. C'est de sa capacité à acheminer et à stocker des armes dans le désert, à faire circuler les combattants et leur équipement et à organiser les recrutements dans cette vaste région qu'Al-Qaida tire sa force au Sahel.

Constitué au cours des dix dernières années, le sanctuaire d'AQMI dans l'adrar des Ifoghas, région touarègue à l'extrême nord du Mali, a été détruit par les militaires de « Serval » en février 2013. Mais les forces françaises, alliées à leurs homologues américaines, disent rester mobilisées pour « casser la logistique », sans cesse reconstituée, des groupes islamistes. Des caches, contenant des armes ou du matériel informatique, sont régulièrement trouvées au nord de Tombouctou.

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Plus récemment, AQMI a entrepris de tisser des liens logistiques avec de nouveaux groupes radicaux nés des révolutions arabes depuis 2011, notamment Ansar Al-Charia, présent en Libye et en Tunisie.

Avant « l'Egyptien », les opérations menées depuis le début de 2014 au Mali ont conduit à l'élimination de plusieurs cadres de l'organisation de Belmokhtar : notamment le porte-parole d'Al-Mourabitoune, Assem Al-Hajar, et le beau-père de Mokhtar Belmokhtar, Omar Ould Hamaha, dit « Barbe rouge », un des chefs djihadistes les plus recherchés. Un autre proche et homme de confiance, Al-Hassan Ould Al-Khalil, avait été tué à la fin de 2013. Des cadres du Mujao et d'Ansar Eddine, figurant sur les listes terroristes américaines et européennes, ont aussi été neutralisés, dont Haroune Ag Saïd, dit « Abou Jamal ».

RÉORGANISATION DU DISPOSITIF AU SAHEL

Ces actions sont faites alors que la France peaufine son dispositif militaire régional dans la bande sahélienne. Comme le ministère de la défense l'avait annoncé en janvier, quelque 3 000 hommes, dont des forces spéciales, seront affectés à la lutte contre le terrorisme dans la région « pour un temps indéterminé ».

Des soldats français pendant une opération dans l'adrar des Ifoghas, dans le nord du Mali, en mars 2013.

A partir de juin, c'est depuis N'Djamena qu'un général commandera l'ensemble des forces œuvrant en Mauritanie, au Mali, au Niger, au Burkina-Faso, et au Tchad. De son côté, le patron du commandement militaire américain pour l'Afrique (Africom) a confirmé, le 15 avril à Strasbourg, que la zone sahélienne ferait maintenant l'objet d'une approche régionale et « transfrontalière » : « 2 200 combattants d'Afrique du Nord sont engagés dans le conflit syrien et certains commencent à rentrer chez eux avec les “compétences” qu'ils ont acquises là-bas », a souligné le général David Rodriguez devant les militaires de l'Eurocorps (corps d'armée européen).

Le renseignement français a confirmé que des artificiers d'Al-Qaida, venus du Yémen notamment, traversent le continent africain jusqu'au nord du Mali et du Niger, avec l'aide des Chabab de Somalie. Au début de mai, l'armée algérienne a annoncé avoir tué dix islamistes armés dans le secteur de Tinzaouaten, trois semaines après la mort de onze soldats en Kabylie, dans une attaque revendiquée par AQMI, la plus meurtrière depuis 2011.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés La France redéploie son dispositif sécuritaire au Sahel
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