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Six choses à savoir sur Conchita Wurst, la « drag queen » qui a remporté l'Eurovision

L'artiste est devenue un symbole pour la tolérance en Autriche, après avoir essuyé de nombreuses critiques homophobes.

Le Monde

Publié le 11 mai 2014 à 03h34, modifié le 12 mai 2014 à 08h00

Temps de Lecture 4 min.

Pour la première fois depuis 1966, l'Autriche a remporté l'Eurovision 2014 dimanche 11 mai. Au delà de la performance musicale de l'artiste consacré(e), Conchita Wurst, les regards se posent également sur son identité : celle d'une drag queen devenue un symbole européen dans les débats sur l'homosexualité.

  • 1. Elle s'appelle aussi Thomas Neuwirth

La biographie de Conchita Wurst indique que Thomas « Tom » Neuwirth est né en 1988 à Gmunden, dans les montagnes d'Autriche. Après des études dans la mode commencées très tôt, à l'âge de 14 ans, le garçon s'est lancé dans la chanson, en passant notamment dans des émissions de télévision comme « Starmania » et « The Voice », et en étant membre d'un boys-band pour un temps, sans grand succès.

C'est aussi à cette période que Thomas Neuwirth façonne le personnage de Conchita Wurst, dont le nom reprend le mot allemand désignant les célèbres saucisses germaniques. Conchita Wurst deviendra par la suite pour le public une artiste à part entière. « Je ne veux pas être une femme. Mon boulot, c'est d'être une queen« Je ne veux pas être une femme. Mon boulot, c'est d'être une , explique l'artiste à Reuters.

  • 2. Elle est une star en Autriche
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Comme le souligne un portrait de Libération, Conchita Wurst est un phénomène dans le pays depuis son apparition en 2011 dans l'émission Die Grosse Chance. Son interprétation de My Heart Will Go On, la BO du film Titanic, a marqué les esprits.

Depuis, Conchita Wurst a participé à d'autres émissions de téléréalité, notamment en Allemagne. Elle enchaîne les concerts en tant que travesti, et est devenue un symbole de la cause homosexuelle. « Je ne veux pas être une femme. Mon boulot, c'est d'être une précise néanmoins que son niveau d'exposition médiatique suscite des débats dans la communauté LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et trans) autrichienne.

« Je ne veux pas être une femme. Mon boulot, c'est d'être une , a répondu sur le sujet Conchita Wurst à l'AFP.

Mais « Conchita, c'est d'abord l'une des plus grandes voix du pays », assure à Libération le directeur des divertissements de la chaîne autrichienne ORF.

  • 3. Sa présence a suscité des réactions discriminatoires

En Autriche, le choix de Conchita Wurst pour représenter le pays à l'Eurovision a provoqué des remarques acerbes de l'extrême droite. Le président du Parti de la liberté, formation nationaliste, s'est par exemple moqué du « ridicule » de l'artiste, et a apporté son soutien à un autre candidat qui avait estimé que Thomas Neuwirth avait des problèmes psychiatriques.

« Conchita Wurst est un personnage bizarre et contesté. (...) Dans un pays conservateur comme l'Autriche, ce n'est pas vraiment le chouchou de tout le monde », décrit un journaliste local dans un reportage sur Canal+ (voir ci-dessous).

Les critiques sont également venues de l'étranger. Le député russe Vitali Milonov, connu pour ses propos anti-homosexuels et son activisme en faveur d'une loi contre la « propagande » homosexuelle adoptée par Moscou, avait demandé à la Russie de boycotter une « parade gay européenne » après l'annonce de la candidature autrichienne.

Le candidat arménien à l'Eurovision, Aram MP3, avait jugé pour sa part que la présence de Conchita Wurst n'était « ni normale ni appropriée », et avait espéré que « Copenhague lui permettra[it] de décider s'il [était] un homme ou une femme ».

Sur le Net, des pétitions et des pages Facebook, où se croisent des commentaires écrits en allemand et en cyrillique, ont rassemblé des milliers de signataires et de fans, avec des commentaires souvent insultants.

  • 4. Sa barbe est devenue un symbole

Face à toutes ces critiques, l'ORF a plusieurs fois soutenu publiquement son choix de Conchita Wurst. La chaîne autrichienne a même lancé une campagne pour la tolérance, et a réalisé sa propre reprise de Happy, le tube planétaire de Pharrell Williams, appelant les Autrichiens à se tricoter de fausses barbes en soutien.

Après la victoire de Conchita Wurst, le ministre de la culture autrichien a ainsi salué « Je ne veux pas être une femme. Mon boulot, c'est d'être une «« Je ne veux pas être une femme. Mon boulot, c'est d'être une , proclame désormais la chanteuse. Au moment du concours samedi soir, on a pu apercevoir quelques faux poils sur les réseaux sociaux et dans le public de Copenhague.

  • 5. Ses trois seules chansons parlent de son expérience

La première fut « Unbreakable », sortie fin 2011. La deuxième « That's what I am », sortie en 2012, lui a presque permis de représenter l'Autriche à l'Eurovision cette année là (elle est alors arrivée deuxième du concours national).

Rise like a Phoenix, le morceau joué samedi soir, est son troisième single, écrit à partir de son histoire personnelle et de sa décision de se travestir. «« Je ne veux pas être une femme. Mon boulot, c'est d'être une tre un adolescent gay dans un petit village [d'Autriche], ce n'est pas drôle. La plupart des gays que je connais ont eu une histoire similaire à la mienne », explique Conchita Wurst.

« Cette soirée est dédiée à tous ceux qui croient à un avenir qui se construira grâce à la paix et à la liberté. (...) L'Eurovision est un projet qui célèbre la tolérance, l'acceptation et l'amour », a-t-elle renchéri dans son discours de remerciement samedi soir à Copenhague : « Nous sommes l'unité, et rien ne peut nous arrêter ! »

  • 6. Ce n'est pas le premier transgenre à remporter l'Eurovision

Il s'agissait de Dana International, avec le morceau Diva en 1998, qui a remporté l'Eurovision pour Israël. L'artiste avait avant cela changé de sexe pour devenir une femme.

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