Ukraine : depuis Bakou, Hollande dénonce des référendums «nuls et non avenus»

Ukraine : depuis Bakou, Hollande dénonce des référendums «nuls et non avenus»

    Après son déplacement en Allemagne, chez Angela Merkel, le président français François Hollande est arrivé ce dimanche à Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan, pour une tournée de trois jours dans le Caucase du Sud, qui a les yeux rivés sur les développements de la crise en Ukraine. Sitôt arrivé, le chef de l'Etat a dénoncé de «vraies-fausses» consultations «nulles et non avenues», alors qu'il était interrogé sur le référendum organisé par les séparatistes pro-russes à Donetsk et Lougansk. «La seule élection qui vaudra» sera l'élection présidentielle du 25 mai en Ukraine, a-t-il souligné.

    Après l'Azerbaïdjan où il a atterri à 18 heures (15 heures en France), le chef de l'Ã?tat français se rendra lundi en Arménie puis mardi en Géorgie. La France entend doper ses échanges économiques balbutiants avec ces trois ex-Républiques soviétiques dont elle souhaite aussi encourager le rapprochement avec l'Union européenne. Mais la crise ukrainienne devrait dominer ce déplacement. Les trois jeunes Ã?tats qu'il visitera d'ici à mardi entretiennent des relations complexes et parfois conflictuelles avec la Russie de Vladimir Poutine qui s'agace de voir l'Union européenne les courtiser tout comme elle s'est opposée à son rapprochement avec Kiev.

    Pas un travail «contre la Russie»

    Les relations russo-géorgiennes, en particulier, ont été sérieusement mises à mal par la guerre éclair qui avait opposé les deux pays en 2008. Un cessez-le-feu, négocié par Nicolas Sarkozy alors que la France assurait la présidence tournante de l'Union européenne, avait mis fin au conflit. Mais dans la foulée, Moscou avait reconnu l'indépendance de deux territoires séparatistes géorgiens pro-russes, l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie.

    «Nous ne concevons pas le travail de rapprochement avec l'Union européenne comme un travail mené contre la Russie», soulignait-on à la présidence française à la veille de cette tournée, estimant que «le pire» serait de «polariser» ces pays en les forçant à choisir entre Moscou et l'UE.

    Le conflit du Haut Karabakh au menu

    Comme dans la plupart de ses déplacements à l'étranger, François Hollande, adepte d'une «diplomatie économique», est accompagné d'une conséquente délégation de dirigeants d'entreprises. Les relations commerciales avec l'Azerbaïdjan, tout particulièrement, apparaissent très déséquilibrées avec, en 2013, 266 Mâ?¬ d'exportations françaises pour 1,7 Mdâ?¬ d'importations, des hydrocarbures pour l'essentiel. Et en dépit des liens politiques et historiques étroits entre la France et l'Arménie â?? 500 000 Français sont d'origine arménienne â??, les échanges commerciaux bilatéraux restent lilliputiens, de l'ordre d'une cinquantaine de millions d'euros l'an dernier.

    Avec ses homologues azerbaïdjanais et arménien, Ilham Aliev et Serge Sarkissian, François Hollande évoquera aussi le conflit du Haut Karabakh qui empoisonne depuis des décennies les relations entre les deux pays. Le chef de l'Ã?tat français sera d'ailleurs à Erevan 20 ans jour pour jour après l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le feu signé par l'Azerbaïdjan et l'Arménie à l'issue du conflit sanglant qui les avait opposés de 1988 à 1994 pour le contrôle de cette région séparatiste à majorité arménienne.