Cette nuit en Asie : Facebook rentrerait en Chine par la petite porte

Le géant mondial des réseaux sociaux prévoit d’ouvrir une antenne en Chine, si l’on en croit l’agence Bloomberg. Il souhaite s’installer dans le cœur du quartier des affaires de Pékin, et se serait donné environ un an pour y poser ses valises. Cette information a de quoi surprendre, car Facebook est bloqué en Chine, le régime redoutant les conséquences potentiellement déstabilisatrices des réseaux sociaux. En réalité, l’objectif de Facebook ne serait pas de tenter de lever cette censure, mais uniquement de ne pas passer à côté du gâteau publicitaire chinois. Ses employés en Chine auraient pour mission de vendre de la publicité à des annonceurs chinois sur son réseau mondial. Preuve que, même pour un géant comme le groupe de Mark Zuckerberg, faire totalement l’impasse sur la Chine est de plus en plus difficile à justifier en termes de stratégie économique.

Toyota débranche son partenariat avec Tesla

Confirmant qu’il ne croit pas aux solutions basées sur le tout électrique, le géant japonais Toyota a confirmé qu’il ne renouvellerait pas, en fin d’année, le contrat de partenariat qu’il avait signé au début des années 2000 avec l’américain Tesla. En 2010, le constructeur nippon avait investi 50 millions de dollars dans la startup californienne pour en détenir 3% et avait présenté, un an plus tard, une version électrique de son RAV4 basée sur une chaine de traction développée par Tesla Motors. Les deux groupes prévoyaient dans ce premier contrat la construction d’au moins 2.500 exempaires de ce RAV4 “vert” et semblaient même évoquer un possible élargissement de cette gamme “électrique”. Mais malgré les offres promotionnelles et les programmes californiens de subvention aux véhicules “propres”, les ventes du SUV conçu par le partenariat n’auront jamais décollé. Et Toyota a depuis opté pour le développement d’autres technologies qu’il juge beaucoup plus prometteuses. Le groupe doit lancer l’an prochain en Californie sa première petite berline roulant à l’hydrogène.

Les jeunes migrants chinois plus dépensiers que leurs aînés

Enfin une bonne nouvelle pour les projets de rééquilibrage économique de la Chine. D’après une étude que vient de publier le Bureau national de la statistique, les jeunes migrants auraient adopté massivement les modes de vie urbains, et démontreraient une plus forte propension à consommer. Environ 55% des ruraux nés après 1980 vivent aujourd’hui dans des grandes villes – au moins des préfectures de province. C’est une proportion deux fois supérieure à celle constatée chez la génération qui les précède. Or, ils dépensent, en moyenne, près de 20% de plus que leurs aînés. Au moment où les autorités chinoises engagent le grand rééquilibrage de l’économie, et comptent sur la consommation des ménages pour prendre le relais de l’investissement, en surchauffe, cette statistique devrait apporter de l’espoir aux stratèges chinois. Alors que la population chinoise est souvent considérée comme encline à l’épargne, pour des raisons liées avant tout à la faiblesse de la protection sociale dans le pays, cette jeune génération pourrait donner un coup de pouce bienvenu à la consommation. En outre, si l’on en croit le Bureau national de la statistique, la paye de ces jeunes migrants aurait augmenté, en moyenne, de 13,9% l’année dernière, contre 11,8% en 2012. Le cercle vertueux du pouvoir d’achat déclenchant l’acte de consommation est donc possible pour cette catégorie de population.

Tractations sur l’avenir du Prix Nobel emprisonné Liu Xiaobo

D’après l’agence Reuters, des figures importantes de la scène politique chinoise militeraient actuellement, à huis clos, pour une libération anticipée de Liu Xiaobo, le dissident chinois emprisonné depuis 2009 et couronné par le prix Nobel de la paix en 2010. Condamné à 11 ans de prison, Liu Xiaobo fut l’un des instigateurs de la Charte 08, un texte qui appelait à la démocratisation de la Chine. Il a purgé la moitié de sa peine et peut donc, à ce titre, prétendre à une libération conditionnelle. Selon Reuters, des personnages de haut rang dans la hiérarchie du parti estimeraient désormais que l’incarcération de Liu Xiaobo représente pour la Chine un trop lourd handicap en termes d’image. Mais comme le dit une source anonyme, « la principale préoccupation est l’utilisation de Liu Xiaobo par des forces hostiles, une fois qu’il aura été libéré ». Comprendre : des puissances occidentales, et notamment les Etats-Unis, pourraient en faire le porte-voix de toute la dissidence chinoise. Le régime chinois multiplie actuellement les démonstrations de fermeté à l’égard des voix les plus critiques, menant une campagne de répression intense sur le web notamment. Mais il semble conscient également des limites de cette stratégie en termes d’image, à un moment où, pour des raisons économiques notamment, la Chine a identifié la nécessité de développer son « soft power », c’est-à-dire sa capacité de séduction.

Chine : production industrielle et ventes au détail décevantes

La production industrielle chinoise a progressé de 8,7% en avril sur un an et les ventes au détail ont augmenté de 11,9%, inférieures dans les deux cas aux attentes des économistes, selon les données publiées mardi par le Bureau national des statistiques. Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne des hausses de 8,9% de la production industrielle et de 12,2% des ventes au détail.

Le Bureau des statistiques a par ailleurs fait état d’une progression de 17,3% de l’investissement d’actifs fixes sur les quatre premiers mois de l’année par rapport à janvier-avril 2013, à comparer à un consensus de 17,7%. Les investissements immobiliers ont, eux, augmenté de 16,4% sur la période.