Création d’emplois : Gattaz veut montrer sa bonne volonté
+VIDEOS - Le président du Medef a présenté ce mardi matin une série de petits films qui vantent les métiers en tension. Pierre Gattaz a également défendu une nouvelle fois sa rémunération et la politique salariale pratiquée dans son entreprise Radiall.
Par Marie Bellan
Le Medef a un objectif en tête : montrer au gouvernement qu’il est engagé à 100 % dans le pacte de responsabilité et qu’il fait tout pour susciter l’emploi. L’organisation patronale a ainsi produit une centaine de petits films de 1minutes 30 chacun pour promouvoir les métiers en tension et les 400.000 emplois en France qui ne trouvent pas preneurs selon le patronat. Programmateur informatique, boucher, métiers de la plasturgie.... chaque film fait le portrait d’un professionnel qui vante les mérites et l’intérêt de son travail. La diffusion aura lieu chaque soir sur France 2 et France 3 et débutera mercredi.
VIDEO Le film sur le métier de poissonnier
VIDEO Le film sur le métier de développeur informatique
« Notre méthode, c’est d’être force de constat, de propositions et d’action car nous sommes des chefs d’entreprise », a vanté Pierre Gattaz pour expliquer sa démarche, lors de sa conférence de presse mensuelle ce mardi matin. « Tous les mois il se passe quelque chose au Medef pour accompagner ce pacte et le faire réussir », a-t-il insisté, faisant allusion aux différentes réunions organisées avec les branches professionnelles pour les inciter à débuter les négociations sur les contreparties. Dans les faits pourtant, ces négociations peinent à démarrer.
Le compte pénibilité, « casse-tête effrayant »
Interrogé sur le sujet, Pierre Gattaz n’a pas pu citer une seule fédération professionnelle qui aurait déjà fixé des thèmes précis de discussion et un calendrier de négociation. Le Medef est en effet pris en étau entre la nécessité de montrer sa bonne volonté au gouvernement, pour s’assurer notamment que les parlementaires voteront bien la concrétisation du pacte dans le projet de loi de Finances rectificative, et l’inquiétude des chefs d’entreprise qui voient se profiler plusieurs réformes délicates à mettre en œuvre. C’est le cas du compte p énibilité, qualifié de « casse-tête effrayant » par Pierre Gattaz, ou encore de la mise en place des temps partiels à 24 heures qui doivent s’appliquer à partir de juillet, après un premier moratoire de six mois déjà obtenu de la part du gouvernement.
Sur les baisses d’impôts promises par Manuel Valls pour les ménages les plus modestes, Pierre Gattaz a fait savoir qu’il était favorable au soutien du pouvoir d’achat des ménages. Et que sa défense de la modération salariale ne signifiait pas qu’il ne fallait priver les salariés du partage de la création de richesse dans leur entreprise, mais que celle-ci devait davantage passer par l’intéressement et la participation. « Oui aux variables, oui aux bonus », a-t-il lancé. « L’idée n’est pas d’appauvrir tout le monde », a-t-il assuré, faisant valoir que l’Etat avait aussi un rôle à jouer pour améliorer le pouvoir d’achat via « une fiscalité intelligente ».
Quant à sa rémunération, qui a créé la polémique ces jours-ci après que « Le Canard Enchaîné » a révélé qu’elle avait augmenté de 27 % cette année (fixe et variables compris), Pierre Gattaz a estimé qu’elle n’avait pas lieu d’être : « Non seulement je suis audible mais en plus j’attends des félicitations (...) parce que je me bats depuis 20 ans pour garder des emplois en France ». « Je me sens d’une sérénité, vous n’imaginez pas à quel point », a-t-il conclu.