Anne Baldassari n’ouvrira pas le musée Picasso dont elle avait initié la rénovation il y a cinq ans maintenant. Après un entretien qui a tourné à la confrontation ce mardi, la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, l’a démise de ses fonctions.
La mesure est extrême, jamais vue à l’encontre d’une personne qui a consacré sa carrière au musée, qu’elle dirige depuis dix ans. Mais la ministre n’avait pas le choix, ayant constaté que son établissement ne pouvait plus fonctionner. Elle a cependant proposé à Anne Baldassari de procéder à l’accrochage du nouveau musée, en signe d’apaisement. Celle-ci aurait refusé tout net.
L'intérim serait confié à un inspecteur général, Jérôme Bouet. La succession devrait être rapide, départageant a priori deux conservateurs du centre Pompidou, Laurent Le Bon et Didier Ottinger.
L’issue était inéluctable. Samedi, la moitié du personnel, dont tous les conservateurs, avait demandé son départ. Lundi, une trentaine de personnes s’étaient réunies pour décider de se mettre en grève illimitée si elle était maintenue à son poste. Anne Baldassari niant toutes les charges à son encontre, la ministre n’est toutefois pas parvenue à obtenir sa démission, afin de trouver une issue rapide à la crise qui paralyse son musée.
Ambition et management en force
«Elle aime la difficulté. Elle aurait pu renoncer dix fois», s'exclamait il y a un an et demi Ariane Bavelier, enthousiaste, dans le Figaro. Dix années d'un engagement total pour transformer l'hôtel particulier du Marais, où