Cette nuit en Asie : les banques chinoises dans une orgie de levées de fonds

100 milliards de yuans ! Tel est le montant, équivalant à près de 12 milliards d’euros, que Bank of China cherche à lever en Chine mais également à l’étranger. D’après un prospectus présenté hier, la quatrième banque chinoise procéderait à l’émission d’actions préférentielles, un type de titres nouveau en Chine, que le régulateur a autorisés il y a deux mois, dans le cadre d’un programme d’essai. Le succès a été rapide : Agricultural Bank of China, la troisième banque chinoise, a annoncé, la semaine dernière, son projet de lever, elle, 80 milliards de yuans, également via l’émission d’actions préférentielles. Ces actions, qui sont émises via des placements privés et peuvent, sous certaines conditions, être converties en titre classiques ultérieurement, ont aussi été choisies par Shanghai Pudong Development Bank, qui souhaite émettre 30 milliards de yuans.

Cette floraison de levées de fonds bancaires témoigne de la situation dans laquelle se trouvent les banques chinoises. La mise en place de normes prudentielles plus exigeantes les oblige à renforcer leurs capitaux propres. D’après les calculs de Mizuho Securities, s’ils ne font rien pour s’attaquer au problème, les quatre géants bancaires chinois pourraient cumuler un manque de 87 milliards de dollars à l’horizon 2019. A cela s’ajoute le contexte d’une dégradation de la situation financière et d’une nette augmentation des prêts non performants. Bien que ceux-ci restent à des niveaux très raisonnables en valeur absolue (autour de 1% des prêts bancaires selon les chiffres officiels), la pression monte sur le système bancaire pour qu’il renforce ses digues en cas de tempête. Hier, on a appris que le régulateur bancaire travaillait actuellement à la définition d’un dispositif d’urgence pour le cas où une banque ferait faillite.

Nouvelle autocritique télévisée d’un dissident en Chine

Les autorités chinoises ont arrêté un Pékinois, accusé d’avoir fourni des milliers d’informations critiques sur la Chine à un site Internet édité en-dehors de Chine et spécialisé dans le traitement critique de l’actualité chinoise. Xiang Nanfu, âgé de 62 ans, est également coupable d’avoir nui à l’image de la Chine en propageant de fausses informations sur ce site, Boxun.com. Comme plusieurs voix critiques ces derniers mois, Xiang Nanfu est apparu à la télévision d’Etat chinoise dans une tenue de prisonnier, reconnaissant les torts qui lui sont imputés.

Dans un type de confession publique qui rappelle les heures sombres du maoïsme mais a eu tendance à se banaliser depuis un an, il a notamment affirmé : «Je l’ai fait pour me mettre en avant, et aussi pour l’argent.» Plus loin il précise ne pas vérifier les faits, et aller jusqu’à fabriquer des informations ou les exagérer. Ultime auto-humiliation, Xiang Nanfu reconnaît avoir eu des relations sexuelles avec des prostituées, ainsi qu’avec des manifestantes auxquels il donnait la parole dans ses articles. Ce n’est pas la première fois que Xiang Nanfu est détenu par la police, mais il semble que cette arrestation soit d’une autre ampleur que les précédentes. Elle intervient à quelques semaines du 25e anniversaire de la répression sanglante du mouvement démocratique de la place Tiananmen, à Pékin. Un contexte qui pousse Pékin à museler de nombreux dissidents.

Un espion chez Nissan

La police japonaise vient de révéler qu’elle avait arrêté, hier, un ancien cadre du groupe automobile Nissan dans la préfecture de Kanagawa, près de Tokyo. L’homme de 37 ans est soupçonné d’avoir dérobé à l’entreprise plusieurs secrets commerciaux portant notamment sur la stratégie du groupe vis-à-vis du modèle X-Trail, dont une troisième génération doit être lancée cet été en Europe. La police a découvert que le suspect avait copié plusieurs dossiers clés à quatre reprises sur un disque dur au cours de juillet 2013 avant d’annoncer, ce même mois, sa démission du groupe. Ni la police, ni Nissan n’ont, pour l’instant, révélé le nom du destinataire des informations confidentielles dérobées.