Suppression des départements : Valls, 1 ; Hollande, 0

En annonçant la fin des départements dans son discours de politique générale, Manuel Valls a doublé le président.

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Manuel Valls et François Hollande, photo d'illustration.
Manuel Valls et François Hollande, photo d'illustration. © Mustafa Yalcin / Anadolu Agency

Temps de lecture : 2 min

François Hollande consacre ce mercredi beaucoup de temps à la réforme territoriale : adoption du projet de loi en conseil des ministres le matin, réception des chefs de partis et de groupes parlementaires du PS et des Verts en fin d'après-midi. Mais sur la suppression des départements annoncée par Manuel Valls à l'horizon 2021, il doit faire table rase de ses convictions pour s'accorder avec les annonces de son Premier ministre.

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Comme il l'a confié récemment à plusieurs de ses visiteurs, il n'a pas apprécié le passage du discours de politique générale sur la suppression des départements. Mais n'a pas voulu contredire le chef de gouvernement qu'il venait de nommer. Il a même été plus loin en déclarant lors de son interview du 6 mai à BFM TV : "Je pense que les conseils généraux ont vécu." Une phrase que les exégètes de la politique locale tentent toujours d'interpréter : "Supprimer les conseils généraux sans supprimer les départements, cela n'a pas de sens, s'exclame l'un d'entre eux, sauf à revenir sur la loi de décentralisation de 1982 et à confier de nouveau les compétences du département à l'État." Mais cette distinction entre conseil général et département est pour le président la seule façon de ne pas se contredire de façon trop manifeste.

Contre la suppression, tout contre...

Celui qui proposait, dans ses 60 engagements de candidat, de "donner plus d'autonomie aux départements" s'est prononcé au moins à deux reprises, depuis son arrivée à l'Élysée, contre leur disparition. "Aujourd'hui, c'est le département qui est sur la sellette, déclarait-il aux états généraux de la démocratie territoriale, en octobre 2012. Des arguments en termes d'économie sont souvent avancés pour supprimer un échelon. Ils ne résistent pas à l'examen dès lors qu'il n'est pas question d'abolir les compétences que cette collectivité exerce. À part diminuer quelques dizaines d'élus, où est l'économie ? Quant à la simplification espérée, elle aboutirait le plus souvent à l'éloignement de nos concitoyens par rapport aux décisions prises."

Une position réitérée en janvier 2014 lors de ses voeux aux Corréziens : "Les départements gardent leur utilité pour assurer la cohésion sociale et la solidarité territoriale. Et je ne suis donc pas favorable à leur suppression pure et simple comme certains le réclament." Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Et dans ce cas, autant faire gros : Valls parlait de 2021, Hollande évoque 2015. "Cela s'appelle un effet d'annonce sans lendemain, dit un élu local qui a exercé des responsabilités nationales. Il faut changer la Constitution pour supprimer les départements. Hollande fait quoi ? Il n'aura pas la majorité des deux tiers au congrès des deux assemblées, il lui reste donc le référendum. Et là, bonne chance."

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Commentaires (37)

  • EAUX SAUVAGES

    La suppression pure et simple des départements ne se fera pas ! C'est une certitude. Hollande se bat contre des moulins à vent, et... Il le sait fort bien. Alors tente de t-il de faire croire aux très nombreux Français qui exigent cette suppression, qu'il y est favorable, mais au fond de lui même il sait que le "chantier" ne verra jamais le jour ! En cause cette absurdité de cette majorité des 2/3 ! En arithmétiques on nous a toujours appris qu'une majorité se situe à 50 % de l'entier. Alors pourquoi s'imposer cette Loi ridicule qui fixe une majorité) 66, 66 % ! Ensuite pourquoi 2/3 et non pas 3/4 où même 4/5 ? C'est à se demander - et je me le demande - si ces règles absurdes ne sont justement pas faites pour rendre irréalisables toutes modifications administratives ! Il faut commencer par SUPPRIMER cette majorité stupidement fixée à 66, 66% ! Dans l'état actuel des choses et avec ces principes idiots, la suppression des départements et de leurs élu (es) et de leurs fonctionnaires ne se fera jamais ! L'intention est bonne mais comme toujours, cela restera une intention... Sans lendemain !

  • Hamsterjovial98

    Encore une réforme à la va vite à des fins électorales. L'idée des réduire les échelons de l'état n'est pas mauvaise, mais la réforme doit à mon sens être dictée par 2 principes : améliorer l'efficacité du service pour les citoyens-contribuables et faire des économies en évitant les redondances des institutions.
    Un des problèmes majeurs est la compétence des élus décideurs, car comme à l'heure actuelle, beaucoup de décisions locales se prennent en vue de la conservation d'un mandat ou pour en gagner un !
    Les petites communes doivent être supprimées mais pas leur représentativité : le système actuel des communautés de communes est très défavorable aux petites communes qui se regroupent avec une plus grande, car en pratique cette dernière récupère l'argent et le pouvoir de décision.
    Pourquoi ne pas imaginer un conseil de communes élu au suffrage universel avec OBLIGATOIREMENT des représentants de chaque commune à part ÉGALE et non proportionnelle.
    Un système où les décisions majeures (construction de routes, équipements collectifs... ) sont soumises à référendum, BREF UN SYSTÈME DÉMOCRATIQUE RÉEL. Car en période de restriction budgétaire, le contribuable doit pouvoir donner son avis sur l'utilisation de ses impôts locaux.

  • mami1 jo

    Moi je suis pour, je voudrais que l'on supprime aussi les commune de moins de 10000 habitants. Autour de moi je suis entourée de nombreuses communes de 300 h à quoi cela sert il puisque l'on a fait des communautés de commune (la seule chose qui sert ! C'est payer plus pour des maires, qui ne servent à rien) je m'en suis rendu compte l'an passé au sujet de l'eau, j'ai donc était obligée de passer par la communauté de commune, pour connaître les tenants et les aboutissants, donc pour moi il faut arrêter tout cela, qui nous coûte un argent fou.